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Israël reconnaît le Somaliland : vers un transfert des Palestiniens de Gaza ?

Le 26 décembre 2025, Israël est devenu le premier pays au monde à reconnaître officiellement le Somaliland comme État souverain. Une décision présentée dans l'esprit des Accords d'Abraham, mais qui soulève une question troublante : cette reconnaissance vise-t-elle à préparer un déplacement forcé des populations palestiniennes de Gaza vers ce territoire de la Corne de l'Afrique ?

Benjamin Netanyahu a signé l'accord de reconnaissance lors d'un appel vidéo avec le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi. Le Premier ministre israélien a publiquement remercié le chef du Mossad, David Barnea, pour son rôle dans cette initiative, révélant une dimension sécuritaire et de renseignement qui dépasse le simple cadre diplomatique.

Cette reconnaissance intervient dans un contexte particulier. En mars 2025, des médias ont révélé qu'Israël et les États-Unis avaient approché le Somaliland, ainsi que la Somalie et le Soudan, pour leur proposer d'accueillir des réfugiés de la bande de Gaza. Selon plusieurs analystes, les relations entre Israël et le Somaliland ont précisément émergé dans ce contexte de discussions sur un potentiel transfert de Palestiniens.

Une stratégie de nettoyage ethnique ?

Les autorités du Somaliland et de la Somalie ont nié avoir reçu une telle proposition. Pourtant, le document officiel de reconnaissance signé le 26 décembre ne mentionne aucunement la question palestinienne, se limitant à évoquer la coopération économique, agricole, sanitaire et technologique. Un silence qui alimente les soupçons.

Les ministres des Affaires étrangères d'Égypte, de Turquie, de Somalie et de Djibouti ont condamné cette reconnaissance. Dans leur déclaration commune, ils ont affirmé leur rejet catégorique de tout plan visant à déplacer le peuple palestinien de sa terre. Une mise en garde explicite qui suggère que ces gouvernements prennent très au sérieux l'hypothèse d'un lien entre la reconnaissance du Somaliland et les projets israéliens concernant Gaza.

L'Union africaine a également rejeté cette reconnaissance, réaffirmant son engagement envers l'unité et l'intégrité territoriale de la Somalie. Le secrétaire général de la Ligue arabe a qualifié la décision israélienne de violation claire du droit international.

Donald Trump, interrogé sur une éventuelle reconnaissance américaine du Somaliland, a répondu par la négative, demandant ironiquement : Quelqu'un sait vraiment ce qu'est le Somaliland ? Une distance qui isole Israël dans cette initiative diplomatique.

La stratégie israélienne semble s'inscrire dans une logique plus large. L'Institut national d'études de sécurité (INSS) israélien a souligné que l'État hébreu a besoin d'alliés en mer Rouge, notamment pour une potentielle campagne contre les Houthis du Yémen. Le Somaliland, avec son accès stratégique, serait un candidat idéal pour une telle coopération.

Mais pour de nombreux observateurs, cette explication géostratégique ne suffit pas à dissiper les doutes. La politique israélienne à Gaza, qualifiée par certains de stratégie d'asphyxie visant à rendre le territoire inhabitable, trouve-t-elle dans le Somaliland un exutoire pour les populations déplacées ? La question reste ouverte, mais la coïncidence temporelle entre les négociations sur le transfert des Gazaouis et la reconnaissance du Somaliland mérite d'être scrutée de près.

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