Israël signe un contrat gazier historique de 30 milliards d'euros avec l'Égypte
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi 17 décembre 2025 avoir donné son feu vert à un méga-accord de vente de gaz naturel à l'Égypte. D'une valeur de 112 milliards de shekels (environ 30 milliards d'euros), ce contrat constitue la plus importante transaction gazière de l'histoire d'Israël et renforce considérablement les liens énergétiques entre les deux pays.
L'accord, conclu avec le géant américain Chevron et ses partenaires israéliens NewMed et Ratio, prévoit l'exportation de gaz naturel extrait du champ offshore Leviathan vers l'Égypte au cours des quinze prochaines années. Sur le montant total, 58 milliards de shekels (15,3 milliards d'euros) entreront directement dans les caisses de l'État hébreu.
Le ministre israélien de l'Énergie Eli Cohen s'est félicité de cette signature historique : « C'est le plus gros accord d'exportations de l'histoire de l'État d'Israël. Cet accord renforce considérablement notre position en tant que puissance énergétique régionale et contribue à la stabilité de notre région. »
L'Égypte face à une crise énergétique
Cet accord intervient alors que l'Égypte traverse une grave crise énergétique. La production gazière égyptienne a commencé à décliner en 2022, contraignant Le Caire à dépenser des milliards de dollars pour importer du gaz naturel liquéfié afin de répondre à la demande croissante. Le pays se tourne donc de plus en plus vers son voisin israélien pour combler ce déficit.
Un projet de gazoduc terrestre de 65 km reliant les deux pays avait été approuvé en mai 2023 par le gouvernement israélien, mais accuse un important retard. Sa construction devrait être achevée en 2029, selon NewMed Energy, dont le directeur Yossi Abou a qualifié cette journée de « jour historique pour le marché du gaz naturel ».
Cette coopération énergétique renforcée entre Israël et l'Égypte intervient dans un contexte régional tendu, marqué par le conflit à Gaza. Certains observateurs y voient une consolidation des alliances stratégiques au Moyen-Orient, tandis que d'autres dénoncent un accord scellé sur fond de crise humanitaire.