Tel Aviv sous le choc après un attentat ciblant un club d’homosexuels
Un homme masqué a fait irruption samedi soir dans le sous-sol de l'Association des gays et lesbiennes de Tel Aviv, occupé par un club. Il a ouvert le feu à l'arme automatique, avant de réussir à s'enfuir, à pied, dans les rues de la ville, a précisé le chef de la police Micky Rosenfeld. Il a ajouté qu'il ne s'agissait "très vraisemblement" pas d'un attentat terroriste.
Une jeune fille de 17 ans et un jeune homme de 26 ans ont été tués, 11 autres ont été blessés, dont un grièvement. Des centaines de policiers se sont déployés dimanche pour retrouver l'homme auteur de la fusillade.
"C'était un crime de haine, une attaque préméditée", a rapporté un témoin, Yaniv Weisman, interrogé par la chaîne Channel 10. Le Cafe Noir, le club en sous-sol, était très populaire parmi les jeunes, a-t-il dit. "Ceux qui ont été blessés étaient très jeunes".
Le député israélien Nitzan Horowitz, seul homosexuel déclaré à la Knesset, s’est exprimé publiquement. Estimant que c’est la « plus grave attaque jamais subie par la communauté homosexuelle israélienne" et espérant que l'auteur de cette "agression aveugle contre des jeunes innocents" serait retrouvé.
Benjamin Netanyahu a lancé un appel à la tolérance à ses compatriotes. Evoquant un crime "affreux", le président du Conseil a déclaré devant le conseil des ministres hebdomadaire: "Nous sommes un pays tolérant et démocratique, régi par l'état de droit. Nous nous devons de respecter l'identité de tous".
La communauté homosexuelle bénéficie d'une grande liberté en Israël. Tel Aviv est notamment l'une des villes les plus libérales du monde à ce sujet, et l'on y voit souvent flotter le drapeau arc-en-ciel. Mais l'homosexualité est souvent dénoncée et prise pour cible par les juifs ultra-orthodoxes. En 2005, un ultra-orthodoxe avait poignardé trois personnes à Jérusalem lors d'une parade gay, rapporte l’agence Reuters.
Les officiels israéliens on tour à tour réagit dimanche. réactions étaient d'ailleurs nombreuses dimanche. "Cet événement difficile devrait réveiller la société, et la faire se débarrasser des préjugés", a déclaré Tzipi Livni, dirigeante de l’opposition.
Le président Shimon Peres a condamné ce qu'il a qualifié de "meurtre méprisable" qu'"un peuple cultivé et éclairé ne peut pas accepter".
Des milliers de personnes sont descendues spontanément dans la rue et plusieurs manifestations étaient prévues dimanche à Tel Aviv, Jérusalem et d'autres villes israéliennes.