Des familles palestiniennes expulsées de Jérusalem-Est au profit de colons israéliens
Dimanche matin, la police israélienne a expulsé deux familles palestiniennes de 53 personnes de leurs maisons dans le quartier d'al-Cheikh Jarrah à Jérusalem-est, sur la base d'un jugement de la Cour suprême déclarant que les maisons appartenaient à des colons israéliens.
Des affrontements ont éclaté entre les forces israéliennes et les habitants palestiniens pendant l'évacuation des familles avec une vingtaine d’enfants.
Les Etats-Unis, l’ONU et la Ligue Arabe on réagit, condamnant cette expulsion de familles palestiniennes qui occupent leurs maisons depuis plus de 50 ans.
"J'ai déjà dit par le passé que l'expulsion de familles et la démolition de maisons à Jérusalem-Est était contraire au respect par Israël de ses obligations", a déclaré la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, S'adressant à la presse à l'issue d'entretiens avec son homologue jordanien Nasser Judeh.
"J'invite vivement le gouvernement d'Israël et les responsables municipaux à éviter de tels actes de provocations. (…) Les mesures unilatérales menées par l'une ou l'autre des parties ne sauraient présager de l'issue des négociations. Et elles ne seront pas reconnues comme des modifications du statu quo ", a averti le chef de la diplomatie américaine.
L'administration Obama a appelé à plusieurs reprises Israël à cesser toutes ses activités de colonisation, une condition préalable exigée par l'Autorité nationale palestinienne (ANP) pavant la reprise des négociations de paix avec Israël.
"Totalement inacceptables"
De son côté, le coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry a déploré l’expulsion, la qualifiant de "provocations" de la part d'Israël.
"Des colons ont été autorisés à prendre possession de ces propriétés alors que les familles palestiniennes en question sont enregistrées auprès de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en qualité de réfugiés", a noté le coordonnateur spécial.
"Ces actions sont totalement inacceptables", a déclaré Robert Serry, qui a estimé qu'elles violaient les conventions de Genève ainsi que les appels lancés par la communauté internationale demandant qu'Israël s'abstienne de provocations à Jérusalem-Est.
Robert Serry a rejeté l'idée selon laquelle la question relevait des autorités municipales et des tribunaux internes israéliens, appelant Israël à respecter le droit international et la Feuille de route pour le Moyen-Orient et à cesser ses "provocations".
Dans un communiqué, la Ligue Arabe a mis en garde contre le danger de la politique israélienne sur le processus de paix au Moyen-Orient, critiquant que les mesures israéliennes détruisent ce processus.
Le secrétariat général de la LA a indiqué que les forces d' occupation israéliennes ont jeté avec force les biens et les enfants des deux familles palestiniennes dans la rue en proclamant que les deux maisons appartiennent aux familles israéliennes.
Jérusalem-Est, dans laquelle se trouve la vieille ville qui contient les lieux saints juifs, chrétiens et islamiques, comprend les quartiers conquis par Israël lors de la guerre des Six jours en 1967. A la suite de cette guerre, le Conseil de sécurité a adopté le 22 novembre 1967 une résolution enjoignant Israël à se retirer des territoires occupés lors du conflit.
En 1980, le parlement israélien, la Knesset, a adopté une loi déclarant "Jérusalem, complète et unifiée, capitale d'Israël", loi qui a été déclarée "nulle et non avenue" par une résolution 478 du Conseil de sécurité.