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Le chemin pour la paix au Proche-Orient passe d'abord par Téhéran (analyse)

Le Premier ministre israélien sortant  Ehud Olmert reparle de plan de paix au moment où il s'apprête à céder la place à Netanyahu. Un chapelet de bonnes intentions qui n'engage à rien. En réalité, le chemin pour la paix au Proche-Orient pourrait bien désormais passer d'abord par Téhéran.

Selon Olmert, ce plan qualifié "d'offre finale pour mettre un terme au conflit" aurait été présenté il y a six mois à Mahmoud Abbas, dont il attendrait "toujours la réponse".

"J'ai mis le plan sur la table et proposé à M. Abbas quelque chose qui ne lui avait jamais été offert auparavant, et qui traite le fond du problème en s'attaquant aux questions les plus sensibles", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Tel Aviv.

Ce plan proposerait de restituer 93% du territoire cisjordanien aux Palestiniens, d'évacuer plus de 60.000 colons israéliens, et  même de céder quelques zones périphériques et camps de réfugiés dans la banlieue de Jérusalem.

S'agissant de la souveraineté de Jérusalem, ville que les Israéliens considèrent comme leur capitale "éternelle" et "inaliénable" et dont les Palestiniens souhaitent le partage pour en faire également leur future capitale, M. Olmert aurait proposé de placer cette double revendication dans un cadre international.

MM. Olmert et Abbas ont repris le 27 novembre 2007 les négociations de paix à l'occasion de la Conférence de paix d'Anapolis parrainée par les Etats-Unis sur leur territoire. Les deux dirigeants s'étaient alors engagés à réaliser un accord de paix global en 2008.

Entre temps, il y a eu le bombardement meurtrier de Gaza aux mains du Hamas, les déchirements internes des Palestiniens et les élections législatives en Israël.

Cela étant, quelle valeur peut avoir à présent ce plan avec l'installation de Benyamin Netanyahu au pouvoir, épaulé par l'extrême-droite qui se prépare à conduire les Affaires étrangères de l'Etat Hébreu, et par les Travaillistes, nécessairement affaiblis, discrédités et paralysés dans un gouvernement constitués majoritairement de "faucons"?

Il n'y a sans doute pas d'illusions à se faire, malgré la récente promesse de Netanyahu de relancer le processus de paix. Jusqu'à preuve du contraire, le boss du Likoud n'en reste pas moins toujours opposé à la constitution d'un Etat palestinien souverain aux côtés d'Israël.

Sa position consiste à renvoyer cette perspective aux calendes grecques au motif qu'il faut d'abord aider au développement économique de la Palestine.

Qui peut donc prendre au sérieux une telle intention, de la part d'un homme politique entièrement dévoué à la seule stratégie de domination de l'Etat hébreu dans la région?

Les Palestiniens ne sont d'ailleurs pas dupes devant cet affichage de belles intentions, et accusent Natanyahu de vouloir en réalité brouiller les pistes.

Le discours sur une hypothétique relance des discussions avec les Palestiniens, tout comme le supposé plan de paix d'Olmert, ne sont que chapelets de bonnes intentions destinés à faire bonne figure devant l'opinion internationale après les massacres de civils et les destructions perpétrés à Gaza.

La paix au Proche-Orient ne dépend sûrement pas du bon vouloir de Nétanyahu et de la bonne volonté des Palestiniens à accepter un territoire en pointillés aux côtés d'une puissance écrasante. Elle est sans doute plus que jamais dépendante du dégel des relations entre les Etats-Unis et l'Iran.

En s'y employant avec audace, Barak Obama pourrait bien couper l'herbe sous les pieds aux Israéliens qui mettent en avant une menace iranienne et des groupes armés islamistes pour nourrir leur volonté de puissance et justifier leurs expéditions guerrières.

Le chemin de la paix au Proche-Orient pourrait donc bien passer d'abord par Téhéran.

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