Le ministre israélien des AE veut remettre les compteurs à zéro dans les négociations de paix
Avigdor Lieberman chef du parti d’extrême droite « Israël Beitenou » et nouveau ministre des AE, nie toute légitimité au sommet d'Annapolis organisé fin 2007 par les Etats-Unis dans le Maryland pour relancer le dialogue israélo-palestinien sur la base de la feuille de route pour la paix au Proche-Orient.
Lieberman a de plus indiqué mercredi que faire des concessions dans le cadre des négociations avec les Palestiniens n'apportera aucune paix mais davantage de guerres.
"Toute personne qui pense que faire des concessions nous vaudra des louanges et la paix se trompe. Au contraire, cela apportera des guerres," a indiqué Lieberman, par ailleurs vice- Premier ministre, au cours de la cérémonie de passation de consignes au ministère des Affaires étrangères.
"Prononcer le mot paix 20 fois en une journée ne nous amènera nulle part. Plus nous avons fait des concessions, pire a été la situation," a-t-il poursuivi dans son allocution en tant que nouveau ministre des AE.
Au cours de son allocution, son prédécesseur et actuelle cheftaine de l'opposition, Tzipi Livni, qui a dirigé les négociations avec les Palestiniens et a montré sa bonne volonté à faire quelques concessions, l'a interrompu pour exprimer son désaccord.
La désignation de Lieberman a suscité de nombreuses critiques. Sa position jugée dure à l'égard des Arabes israéliens a provoqué une vive controverse et des accusations de racisme.
Les officiels palestiniens ont récemment exprimé leurs préoccupations au sujet de la "montée des forces radicales" au sein du nouveau gouvernement israélien, et ont demandé à la communauté internationale de faire davantage pression sur l'administration Netanyahu.
Pour sa part, le Premier ministre s’est engagé à poursuivre les efforts pour parvenir à une paix globale avec les voisins d'Israël et l'ensemble du monde arabe. Il a évoqué la recherche « d’un accord permanent » avec les Palestiniens leur accordant "toute l'autorité nécessaire pour se gouverner eux-mêmes", sans toutefois parler de la création d’un Etat palestinien.
"Cet homme ne croit pas à la paix, nous ne pouvons donc pas discuter avec lui. Le monde devrait faire pression sur lui", a mis en garde le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, cité par l'agence de presse palestinienne officielle en Cisjordanie.