L’heure de vérité pour Benyamin Nétanyahu à Washington
Le Premier ministre israélien est arrivé dimanche à Washington. Au programme de sa visite : un entretien avec Barack Obama sur la question inévitable de la création d’un Etat Palestinien et la relance du processus de paix. Le nouveau positionnement de l’Administration américaine dans les relations avec la Syrie et l’Iran constitue l’autre pierre d’achoppement.
M. Nétanyahu qui rencontrera également la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le secrétaire à la Défense Robert Gates et les responsables du Congrès, est opposé au principe de la création d’un Etat palestinien, tout comme d’ailleurs son ministre des Affaires étrangères d’extrême droite.Tous deux rejettent la formule de la paix en échange de la libération des territoires.
Le Premier ministre israélien évoque une vague idée de développement économique préalable, alors même que la colonisation se poursuit en Cisjordanie et que le maigre réseau d’infrastructures de Gaza a été complètement détruit durant la dernière offensive armée, qui a fait plus de 1500 morts en seulement quelques jours.
"je pense et je crois que Nétanyahu va dire à Obama que son gouvernement est prêt à s'engager dans un processus politique qui aboutira à deux peuples vivant côte à côte dans la paix et le respect mutuel", déclaré samedi, le travailliste Ehoud Barak, ministre de la Défense, en prenant cependant bien soin de prononcer le terme "Etat".
La semaine dernière, le chef du gouvernement israélien s’est rendu en Jordanie et a rencontré le roi Abdallah, ainsi qu'en Egypte, tentant de trouver un terrain d’entente avec ces deux pays arabes gênés et inquiets devant la place que commence à prendre dans la région l’Iran chiite, ennemi juré de l’Etat Hébreu.
L’attitude de plus en plus conciliante des Américains envers l’Iran constitue en effet l’autre sujet de préoccupation des Israéliens. Ceux-ci manifestent régulièrement leur volonté d’une intervention militaire par surprise pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. N'était l'opposition américaine à cette opération, ils auraient d'ailleurs déjà frappé les installations iraniennes.
Après Benyamin Nétanyahou, Barack Obama reçoit le 26 mai le président égyptien Hosni Moubarak, puis le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Et, en ouverture de sa prochaine tournée internationale, il doit prononcer le 4 juin un discours au Caire. Le président américain qui met ainsi en pratique sa politique de réconciliation avec le monde arabo-musulman, pourrait contraindre Israël à abandonner sa volonté de puissance pour enfin admettre les conditions d’une paix globale et durable. La voie est tracée dans cette direction, mais les Palestiniens ne sont pas pour autant au bout du tunnel.