Le G8 s'achève sur une promesse d'aide de 20 milliards de dollars aux pays pauvres (Synthèse)
Les dirigeants des pays du Groupe des Huit pays industrialisés (G8) ont achevé leur rencontre de trois jours sur la promesse de mobilisation de 20 milliards de dollars américains pour venir en aide aux pays pauvres mais ont accompli peu de progrès sur la question du changement climatique.
"En travaillant avec les pays du G8, d'Afrique et d'Europe ainsi qu'avec les institutions multinationales, nous avons été satisfaits d'accroître (notre aide) de 15 à 20 milliards de dollars sur trois ans", a annoncé le Premier ministre italien Silvio Berlusconi à l'issue du sommet tenu au centre de l'Italie.
Les pays du G8 s'étaient d'abord engagé sur un montant de 15 milliards de dollars américains pour aider les pays pauvres à promouvoir un développement agricole durable, mais le montant a été finalement relevé à 20 milliards.
"Nous saluons les engagements pris par les pays représentés au sommet de L'Aquila de mobiliser 20 milliards de dollars en trois ans par le biais de cette stratégie globale et coordonnée concentrée sur un développement agricole durable tout en maintenant la promesse ferme d'assurer une aide alimentaire adéquate d'urgence", ont indiqué les chefs d'Etat.
La rencontre a réuni 40 délégations représentant presque 90 % de l'économie mondiale, dont les pays industrialisés du G8 et cinq principales économies émergentes (G5), ainsi que de nombreuses organisations internationales.
Avant de traiter de la situation de l'Afrique, les dirigeants du G8 se sont concentrés sur la crise économique et la lutte mondiale contre le changement climatique.
Des risques significatifs sur la stabilité financière
En évoquant les résultats du sommet, le président américain Barack Obama a indiqué que les dirigeants du G8 se sont accordés sur la nécessité d'une action collective et cordonnée pour soutenir la relance économique.
Tout en notant des signes de stabilisation et une confiance améliorée, les pays du G8 ont reconnu que des risques significatifs continuent de peser sur la stabilité financière et économique.
Le second jour du sommet a été dominé par la question du changement climatique et la rencontre a été élagie aux dirigeants des cinq économies émergentes - le Brésil, la Chine, l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud -.
Pour la première fois, tous les dirigeants se sont accordés jeudi de limiter le réchauffement de la planète autour de 2 degrés celsus au dessus des niveaux pré-industriels, mais n'ont pas réussi à approuver des objectifs plus importants en raison des divergences entre les nations du G8 et les pays en développement.
Ban Ki-Moon déçu
Les pays du G8 sont convenu mercredi que les émissions de gaz devraient être réduites à au moins 50 % d'ici 2050 et que les pays développés devraient réduire leurs émissions de 80 % d'ici 2050, mais ils n'ont pas réussi à spécifier des objectifs à moyen terme.
Les économies émergentes aimeraient voir les nations riches accroître leurs réductions à moyen terme, notamment d'ici 2020. Elles veulent également que les pays développés offrent des financements et le transfert des technologies pour aider les nations plus pauvres dans la lutte contre le changement climatique.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a critiqué le consensus de 2 degrés comme étant insuffisant, recommandant vivement aux pays développés d'être les premiers à prendre des engagements fermes à réduire leurs émissions de gaz d'ici 2020 conformément à l'objectif de 25 à 40 % du niveau de 1990.
"Pour que ceci soit crédible, nous avons toutefois besoin d'objectifs ambitieux à moyen terme et des bases claires", a indiqué Ban, estimant qu'"il est décevant de noter que les objectifs d'émission de gaz à moyen terme annoncés jusqu'ici par les pays développés ne soient pas encore dans cette marge".
Les gouvernements du monde rechercheront un nouveau pacte mondial sur le changement climatique pour remplacer l'actuel Protocole de Kyoto, qui expire en 2012, au cours d'une rencontre des Nations unies en décembre à Copenhague.
Le G8 regroupe l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon et la Russie. Leur sommet annuel a vu la participation ces dernières années des dirigeants des économies émergentes ainsi que d'autres pays en développement.