sfy39587stp17
Aller au contenu principal

Maroc : le procès de Zahra Boudkour et de ses camarades reporté au 19 mars 2009

Zahra Boudkour et de ses camarades reporté au 19 mars 2009 L'ambiance est électrique aux abords de la cour d'appel de Marrakech, ce jeudi 26 février. Un dispositif policier tente d'interdire l'accès de la salle d'audience aux familles des étudiants qui seront présentés devant le juge.

Les familles sont réunies dans le cadre du collectif des détenus politiques de Marrakech, depuis l'arrestation de leurs enfants. Aujourd'hui, elles observent une grève de la faim de vingt quatre heures, pour exiger la libération des leurs. Une action qui s'ajoute à la longue liste de leurs mobilisations.

De nombreux étudiants sont rassemblés, ils scandent des slogans en soutien à leurs camarades arrêtés en marge d'une manifestation étudiante, détenus depuis mai 2008, sans jugement.

Les familles tentent toujours d'accéder au tribunal, l'atmosphère est de plus en plus tendue, des journalistes espagnols filment la scène. Gênée, la police laisse enfin les familles accéder à la salle d'audience.
Dans la salle, il y a les nombreux avocats qui composent le comité de défense des étudiants, des observateurs étrangers, des journalistes marocains et étrangers.

Les étudiants font leur entrée dans la salle d'audience, escortés par une quarantaine de policiers, en scandant des slogans. Les familles se lèvent à la vue de leurs enfants, les accueillent avec les youyous. Les prisonniers chantent « oh! martyr repose en paix, nous continuerons la lutte », les familles répondent «oh! mon fils repose en paix, nous continuerons la lutte».

Un hommage à Abderrazak Elgadiri, cet étudiant mort après avoir été tabassé par la police, le 29 décembre dernier. Il participait à une manifestation étudiante, contre l'agression israélienne à Gaza.

Dans le public, les proches des prévenus du droit commun, sont aussi debouts et accompagnent les chants des familles.
La police est en nombre, un cordon est déployé entre les étudiants et leurs familles. Zahra est là, seule étudiante du groupe qui porte désormais son nom « le groupe de Zahra Boudkour ». Ses sœurs Lbchara, Ghalia et les autres membres de sa famille sont aussi présents.

Il est un peu plus de 09h30, le procès s'ouvre. D'emblée tout le monde est prévenu, les dossiers des prisonniers sont incomplets.

Les avocats demandent la liberté provisoire de leurs clients. Le procureur général contre attaque, « ce sont des criminels, et ce n'est pas un procès politique comme vous voulez le laisser croire », l'un des avocats riposte « veuillez retirer votre propos, ils sont présumés innocents tant qu'ils n'ont pas été jugés coupables ».

Les avocats insistent, les étudiants présentent toutes les garanties pour bénéficier de la liberté provisoire. Leur demande est rejetée, le procès est reporté au 19 mars prochain. L'audience aurait duré moins d'une heure.

Les familles quittent la salle d'audience, elles rejoignent les étudiants réunis devant le tribunal, pour un rassemblement de plus d'une heure et demi. Ce dernier se termine par une prise de parole du collectif des familles et de l'union nationale des étudiants marocains.

Dans la foulée, une manifestation part en direction de la prison, puis de la cité universitaire et enfin de l'université. Zahra et ses camarades sont quant à eux, déjà dans leurs cellules de la prison de Boulemharez, ils  attendront le 19 mars 2009.

Leur procès vient d'être reporté pour la deuxième fois.

sfy39587stp16