Cinéma: Le film "Nino's Place" à Latina
Malgré son titre anglais "Nino's Place", ce film de 52 minutes est bien une production nantaise et bosniaque. Les réalisateurs Aude Léa Rappin et Adrien Selbert ont obtenu le premier prix du meilleur Grand reportage décerné par l'Organisation mondiale de lutte contre la torture au Festival de Genève 2010.
Projeté récemment dans le cadre du "Festival International du Film des Droits de l'Homme de Paris", au cinéma "Le Nouveau Latina", le film décrit la vie d'une mère, Hajra Catic, 15 ans après le génocide. Son fils aîné Nino, un radio journaliste de talent, annonce à la terre entière le 11 juillet 1995 à 11h du matin la chute de Srebrenica.
Peu après, il rejoint la colonne des 15 000 hommes qui ont essayé d'atteindre la ville de Tuzla, éloignée de seulement 100km. Quelques-uns parmi eux réussissent, mais pas le jeune homme de 26 ans qui n'est pas dans ce groupe.
Une décennie plus tard, sa mère n'est toujours pas en possession du corps de son fils qu'elle tient à enterrer dignement, et de son vivant.
Comme les autres, Hajra Catic manifeste à Tuzla, chaque mois, elle qui a fondé le mouvement "Femmes de Srebrenica". Hajra est revenue chez elle ce qui n'est pas le cas de toutes les femmes.
Un jour, un inconnu lui envoie une lettre de l'étranger, dans laquelle il indique la place où Nino a été assassiné, avec six autres Bosniaques.
Hajra ne peut pas aller à la montagne, mais son amie, la Française Marie Ponchelet, artiste plasticienne, fait le chemin pour elle, sans succès car les amis de Hajra n'ont pas pu accéder aux corps.
Le territoire n'a pas été déminé et les autorités serbes ne sont pas pressés de le faire. L'ancienne "enclave", désarmée par les forces internationales qui ont assisté au massacre sans rien faire, fait partie de la République Serbe.
Ce documentaire sera dans le programme de prochaine, 9ème édition de FIFDH, prévue en mars 2011.
Djana Mujadzic