L'artiste J.Hadzifejzovic communique avec le monde entier
Si Jusuf Hadzifejzovic, ce peintre et sculpteur en pleine force de l'âge, semble provoquer avec ses oeuvres, considérées depuis le début de sa carrière comme choquantes, c'est bien malgré lui.
Mais heureusement, il réussit toujours à passer un message au public.
Formé à Belgrade et à Düseldorf, il a participé à de nombreuses expositions mondiales, de Berlin jusqu'en Corée.
Ces jours-ci, il est revenu de la ville Éternelle après avoir montré à l'improviste de nouvelles réalisations, durant la longue exposition "Depotgraphia Roma".
"Je suis parti sans rien, je voulais me promener, visiter les monuments et me reposer. Mais les responsables du Musée "Laboratorio di Arte Contemporanea" m'ont gentiment invités. Après tout, pourquoi ne travailler un peu? Résultat est inattendu et fabuleux, car j'ai réussi de remplir les deux étages du Musée des compositions élaborés avec du matériel, trouvé dans la rue."
"L'opinion publique, ainsi que les spécialistes et les critiques d'art ont été surpris avec le buste de Mussolini qui me servait à envoyer un message sur la présence du fascisme dans nos sociétés contemporaines. A mon grand étonnement, les réactions ont été très positives!"
Avant de partir à Rome, l'artiste avait été le centre des intérêt artistiques du monde entier, grâce à son projet intitulé "Subdocuments". Même le "New York Times" avait consacré plusieurs pages à ce pari artistique et envoyé les correspondants en Bosnie-Herzégovine.
"Je possède la galerie "Charlama" à Skenderija /le quartier situé prés du centre de Sarajevo/, dans le grand centre artistique-commercial. J'ai souvent assisté aux fermeture des galeries, des boutiques ou centres culturels, à cause de la crise."
"Une bonne partie de l'espace était depuis longtemps vide et abandonné. Avec le soutien du ministre cantonal, Sead Djindo et à ses collaborateurs, j'ai pu réaliser le projet "Subdocuments"et organiser des expositions d'une quarantaine d'artistes . Le "New York Times" a reconnu l'originalité de l'évènement et publié nombreuses réportages sur notre travail, le talent des exposants et la bataille permanente, pour continuer, malgré énormes problèmes!"
Originaire de Prijepolje à Monténégro, l'artiste vit à Sarajevo depuis la fin de ses études à l'étranger. Jusuf Hadzifejzovic comme de nombreux autres artistes, ne se résoud pas à accepter le désintérêt total des autorités fédérales pour les artistes, dont les oeuvres s'exposent pourtant sur toute la planète :
"Nous sommes l'unique pays en Europe qui ne possède pas une grande galerie citadine. Sans aucun soutien, l'art est invisible et n'existe pas-souligne Hadzifejzovic. Si Van Gogh avait gardé ses peintures dans la cave ou dans un cagibi, il n'aurait pas eu la chance d'être connu"!
Jusuf Hadzifejzovic est marié avec une chanteuse d'opéra, Fazila Ugljen et avec leur fils de 27 ans prénommé Harun, ils vivent en Belgique. Le jeune homme qui étudie la photographie à la fameuse Académie INSAS à Bruxelles veut commencer par gagner beaucoup d'argent :
"Rien à faire avec lui, gronde Hadzifejzovic père. J'ai essayé de le prévenir : 90% de grands artistes n'étaient pas riches. Ce genre ne devient jamais un vrai artiste. Imaginez quelqu'un qui possède un yacht et réalise des aquarelles-cela n'existe pas"!