Collision ferroviaire en Belgique : les boîtes noires retrouvées
Les boîtes noires des deux trains qui sont entrés en collision frontale lundi matin dans la banlieue sud de Bruxelles, viennent d'être retrouvées.
Elle devront permettre de déterminer les causes de l'accident, a annoncé la Société nationale du chemin de fer de Belgique.
Les deux boîtes noires sont toutes les deux utilisables pour indiquer la vitesse et le respect ou non des signaux pendant la période précédant l'accident. L'enquête pourrait durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Avec 18 morts et 171 blessés, cette catastrophe ferroviaire est la plus meurtrière en Belgique depuis 55 ans.
Selon des responsables d'Infrabel, si tous les trains étaient équipés de système de freinage automatique, l'accident de lundi aurait pu être évité.
Le train impliqué dans l'accident n'était pas pourvu d'un système d'arrêt automatique.
Par ailleurs, la partie belge et la Commission européenne étaient en litige mardi sur le problème de l'insécurité ferroviaire.
L'administrateur délégué d'Infrabel, Luc Lallemand, a mis en cause le délai qu'aurait pris la Commission dans la mise au point de la normalisation des signalisations des Etats membres.
La Commission a pour sa part rejeté mardi les accusations lancées plus ou moins directement à son encontre quant aux diverses responsabilités dans la catastrophe ferroviaire de lundi.
Le directeur des transports terrestres de la Commission, Enrico Grillo Pasquarelli, a appelé les différents acteurs à attendre les conclusions des enquêtes judiciaire et technique, avant de se prononcer.
Il a rappelé que l'exécutif européen n'imposait pas la manière dont les Etats membres géraient leur sécurité ferroviaire.
La norme dite ERTMS (European Rail Traffic Management System, ou système européen de surveillance du trafic ferroviaire) existe pourtant depuis plusieurs années et la Belgique aurait pu choisir de s'inscire dans cette option après la catastrophe de Pecrot en 2001, a souligné M. Pasquarelli.
"Mais il n'y avait pour cela aucune obligation, car il est impossible d'imposer un changement d'une telle envergure des Etats qui disposent parfois de systèmes fonctionnant déjà par ailleurs", a-t-il expliqué.
Le système européen devrait équiper en 2014 la ligne sur laquelle est survenue la catastrophe. Actuellement, 3.000 km de lignes ferroviaires prioritaires en Europe sont pourvues de ce système. A l'horizon 2020, ce devrait être le cas pour 20.000 km.
Si l'Europe propose actuellement ce standard commun sans l'imposer, c'est en raison de l'importance de l'investissement que cela représente pour les Etats et des différentes configurations du réseau ferroviaire entre les Etats, alors que les systèmes nationaux fonctionnent.