Clotilde Reiss comparaît devant un tribunal iranien en compagnie des opposants
La seconde audience du procès des manifestants arrêtés à la suite de l'élection présidentielle très controversée a repris à Téhéran samedi, selon l'agence de presse officielle IRNA.
Une ressortissante française et deux employés iraniens des ambassades française et anglaise à Téhéran font partie des personnes jugées.
Clotilde Reiss, ressortissante française, a été arrêtée à Téhéran le 1er juillet sur des accusations de "collecte d'informations et d'incitation des émeutiers à l'issue de l'élection présidentielle du 12 juin," selon l'IRNA.
Selon l’agence de presse iranienne, Clotilde Reiss aurait avoué ses "erreurs" en participant aux manifestations post-électorales en Iran et en fournissant des informations à l'Ambassade de France, selon IRNA.
"J'ai pris part aux rassemblements pour un objectif personnel et c'était une erreur," a indiqué Reiss citée par IRNA. "J'ai écrit un rapport d'une page sur la situation ... et l'ai envoyé à la section culturelle de l'Ambassade de France."
L'employée iranienne de l'Ambassade de France à Téhéran, identifié comme Mlle Afshar, et Hossein Rassam, membre du staff local de l'Ambassade britannique, font également partie des personnes jugées samedi à la 15ème branche du Tribunal révolutionnaire.
Rassam "a exprimé ses regrets par rapport aux activités et erreurs passées ... et a sollicité le pardon," a rapporté IRNA.
Un chef d'inculpation lue par le procureur général de Téhéran au début de la seconde audience a indiqué que les Etats occidentaux, la Grande Bretagne en particulier, ont joué un rôle clé dans les récentes violences urbaines destinées à "renverser en douceur" le régime islamique.
La première audience de ce procès pléthorique d'environ 100 manifestants arrêtés s'est tenue le 1er août. La seconde audience devait se tenir jeudi, mais elle a été reportée à samedi en raison d'une requête des avocats des accusés.
Les charges retenues contre les accusés comprennent "les connections avec des groupes terroristes, le port d'armes, l'attaques contre la police, les Basij (milice des volontaires), les universités et bases militaires, l'envoi d'images à l'ennemi, l'organisation des vandales et émeutiers, la destruction des édifices publics et gouvernementaux".
L'IRNA a cité la 15ème branche du Tribunal révolutionnaire qui affirmait dans un communiqué qu’elle fera un maximum d'efforts "pour créer une situation appropriée afin que les accusés puissent dire la vérité lors des séries d'audiences sans pression et de leur propre chef."
L'élection du 12 juin dernier a plongé l'Iran dans sa plus grande crise politique depuis la Révolution islamique en 1979.
Les violences post-électorales ont fait au moins 20 morts et des centaines de personnes, hommes politiques, journalistes, avocats ou activistes, ont été détenus dans les prisons iraniennes, selon les associations de défense des droits de l'homme.
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