Kirghizstan: le président Bakiev "peut quitter le pays s'il accepte de démissionner"
Le Premier ministre du gouvernement intérimaire kirghiz, Mme Roza Otounbaïeva, a déclaré vendredi à Bichkek que Bakiev serait autorisé à quitter le pays s'il acceptait de démissionner.
"Nous garantirons sa sécurité personnelle s'il démissionne," a indiqué Mme Otounbaïeva à l'issue d'une rencontre avec un émissaire de l'Organisation de sécurité et de coopération en Europe (OSCE).
"Il veut recourir aux tribunaux, et nous ne balayons pas cette possibilité," a dit Mme Otounbaïeva, selon l'agence de presse Interfax.
Entretemps, la chef de l'opposition a exclu la possibilité de négociations avec le président Bakiev.
"Le décès de 75 personnes est la réponse à toutes ses tentatives de retour. Je ne peux pas dire s'il fera ou non une déclaration sur la démission," a-t-elle déclaré, ajoutant que certains gouverneurs du sud du pays soutenaient le nouveau gouvernement.
"Il y a des gouverneurs qui soutiennent les nouvelles autorités à Osh et Dzhalal-Abad qui ont de nombreux sympathisants. La situation est plus difficile là-bas, bien-sûr. Mais nous y avons de nombreux partisans aussi. Et il y a de nombreux ressortissants des régions du sud dans le nord," a-t-elle expliqué.
La dirigeante par intérim a indiqué auparavant qu'il n'y aurait pas de négociations avec Bakiev, tandis que le président déchu a confié à des journalistes à Jalalabad, une ville du sud du Kirghizstan, qu'il était prêt à discuter.
Les partis de l'opposition ont formé jeudi un gouvernement de coalition par intérim, mais Bakiev a refusé de démissionner après les affrontements qui ont coûté la vie à au moins 75 personnes et fait plus de 1.400 blessés.
Un autre chef de l'opposition, l'ancien ministre de la Défense Ismaïl Isakov, a confié jeudi que tous les hauts responsables du gouvernement de Bakiev ont été interdits de quitter le pays.