La Côte d’Ivoire à un tournant : Laurent Gbagbo va-t-il abdiquer ?
La délégation dépêchée par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), constituée des trois présidents du Bénin, de la Sierra Léone et du Cap-Vert, a tenté aujourd'hui de convaincre Laurent Gbagbo de lever le camp. Quelle porte de sortie de crise pour la Côte d’Ivoire, dont la population vit désormais dans la peur ?
Une chose au moins est sûre pour l’instant : le président sortant a quasiment déjà exprimé une fin de non-recevoir à l’initiative de médiation, quand bien même celle-ci est prise en charge par des pays qui ne lui sont pas hostiles. Laurent Gbagbo se positionne face à un complot ourdi par la France et les États-Unis. Et il ne croit pas vraiment à la menace d’intervention armée de la Cédeao.
A l’évidence, ce n’est pas l’argument militaire qui pourrait faire fléchir Laurent Gbagbo. Ce dernier contrôle pour l’instant les forces armées qui n’ont toujours pas donné le moindre signe de ralliement à Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, dont le mot d’ordre de grève générale n’a par ailleurs pas été suivi lundi 27 décembre.
Que ce sont donc dit Gbagbo et les émissaires de la Cédéao ? En attendant d’en savoir plus, les éléments d’analyse disponibles laissent pour l’instant supposer que le président sortant a plus d’un tour dans son sac. Il table visiblement sur les hauts risques bien perçus par ailleurs d’une intervention militaire. Il est certes désormais interdit d’accès aux fonds, de la Banque mondiale et de la BCEAO (Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest), mais n’est sûrement pas sans ressources pour faire durer le bras de fer et rechercher une porte de sortie de crise avantageuse.
Reste que comme toujours dans ses soubresauts politiques qui secouent régulièrement les pays africains, ce sont les populations civiles qui paient le plus lourd tribut.