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Le président mauritanien renversé par un coup d'Etat

LLe président mauritanien renversé par un coup d'Etates Mauritaniens ont été réveillés mercredi matin 6 août par la lecture d’un communiqué à la radio nationale annonçant un décret présidentiel.

Ce texte mettait fin aux fonctions des responsables des trois chefs d'Etat-major de l'armée.  Une heure plus tard, sur ordre du général Mohamed Ould Abdelaziz, chef de la Garde Présidentielle, un groupe de soldats s'est présenté au palais de la Présidence et a arrêté le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi.

"Il y a des sentinelles armées devant notre salon et notre cuisine", a déclaré Amal Mint Cheikh Abdellahi, la fille du Président déchu, à Radio France Internationale.

Le Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf a également été arrêté.
"L'armée s'est soudain retournée contre le Président et a pris les choses en main", a déclaré Ahmed Ba, le porte-parole de la Présidence.

Aucun coup de feu ni aucune violence n'a été constaté lors de cette opération, qui a été conduite sous la direction du général Abdelaziz et des généraux Mohamed Ould Ghazouani et Félix Négri. La radio et la télévision ont brièvement cessé d'émettre. Lorsque la diffusion a repris, les militaires ont fait diffuser en boucle le "Communiqué Numéro Un", qualifiant le limogeage des trois généraux par le Président Abdellahi de "nul et sans effet" et annonçant la création d'un Conseil d'Etat pour diriger le pays.

Ce coup d'Etat fait suite à des mois de conflit entre le parlement et le Président, qui avait connu son point d'orgue lundi, avec la démission collective d'une majorité de députés et de sénateurs du Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD), le parti du Président. Certains observateurs politiques avaient qualifié cette démission de "coup d'Etat constitutionnel démocratique" exprimant le rejet du Président et de sa politique depuis sa prise de fonctions, il y a un an et demi.

 "Le coup d'Etat démocratique a eu lieu plusieurs jours avant le coup d'Etat militaire", a commenté le politologue Mohammed Yahzih Ould Bab Ahmed à Magharebia. "Le Président a perdu la majorité parlementaire qui était favorable à son programme et avait voté une motion de censure contre le précédent gouvernement. Elle allait faire de même pour ce gouvernement, bien que la plupart de ses ministres eurent soutenu le parlement. Le Président n'avait donc que deux options : dissoudre le parlement ou renvoyer les généraux accusés de soutenir les députés."

Les officiers ayant pris le pouvoir ont mis en place un Conseil d'Etat regroupant les hauts gradés de l'armée limogés le même jour par décret présidentiel, annonce un communiqué lu à la télévision mauritanienne.

La communauté internationale condamne

La France a souligné mercredi son attachement à la "stabilité" de la Mauritanie. Lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangère, Romain Nadal a indiqué que la France suivait la situation "avec la plus grande attention en liaison avec l'ensemble de nos partenaires".

A propos des raisons du coup d'Etat, le porte-parole a estimé "qu'il est trop tôt pour qualifier cette situation", mais il a rappelé "l'attachement de la France à la préservation de l'État de droit en toute circonstance et son hostilité à la prise du pouvoir par la force".

L'Union européenne (UE) a exprimé mercredi sa préoccupation.  La présidence "rappelle que le président Abdallahi a été élu en mars 2007 à la suite d'élections libres et transparentes. Les tensions politiques que connaît actuellement la Mauritanie doivent se résoudre dans le cadre institutionnel issu de la transition démocratique", a indiqué la déclaration, tout en appelant à un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Pour sa part L'Union Africaine "condamne le coup d'Etat et appelle à la restauration de l' ordre constitutionnel", selon un communiqué publié de l'UA publié à Addis-Abéba, capitale éthiopienne.

L'UA pourrait envoyer le commissaire de la paix et de la sécurité Ramtane Lamamra à Nouakchott, capitale mauritanienne, pour évaluer sur place la situation et aider à promouvoir une solution pacifique à la crise.

Les Etats-Unis ont fermement condamné les faits.  "Nous condamnons dans les plus fermes termes le renversement par des militaires mauritaniens du gouvernement mauritanien élu démocratiquement", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Gonzalo Gallegos dans un communiqué. "Nous appelons tous les militaires à libérer le président et le Premier ministre et à restaurer immédiatement le gouvernement élu démocratiquement à l'ordre constitutionnel"

La Ligue arabe a exprimé mercredi son "inquiétude" sur la situation. L'institution a appelé les Mauritaniens à maintenir le processus démocratique dans le pays et à régler les problèmes par le dialogue, selon une déclaration de l'organisation panarabe.

L'Afrique du Sud a également exprimé "sa condamnation complète et sans équivoque d'un tel transfert de pouvoir anti-constitutionnel"

 

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