Rwanda : Élection ( ou réélection) présidentielle
(Photo: Xinhua/Reuters)
Depuis ce lundi matin, les Rwandais se rendent aux urnes pour élire leur président. Selon toute évidence ce nouveau président ne devrait être autre que le président sortant Paul Kagame qui, alors, serait réélu pour un deuxième mandat.
Les bureaux de vote ouverts dès 06H00, heure locale, devront fermer à 17H00, heure locale et quelques 5 millions d'électeurs rwandais sont appelés à voter.
Parmi les trois candidats rivaux de M. Kagame, une femme est engagée dans la course aux présidentielles, ce qui peut paraître un énorme pas en avant dans un pays qui a connu un génocide de 800 000 victimes.
Et la presse rwandaise officielle ne manque pas de souligner que ces "élections (qui) sont un signe de maturité démocratique dans n’importe quel pays au monde " font du " Rwanda, un 'État modèle dans la région, (qui) doit montrer, au travers de ce scrutin, son niveau démocratique."
Cependant cette valeur d'exemplarité démocratique du scrutin rwandais est loin d'être perçue comme telle par les médias africains, très critiques face à une élection qu'ils estiment "pliée d’avance en faveur du généralissime dictateur ultra candidat favori sortant (Paul Kagamé)."
Autrement dit, il s'agirait selon toute apparence du remake d'un mécanisme électoral purement formel mais censé être une preuve de fonctionnement de la démocratie:
"un scrutin apparemment ouvert mais qui, en réalité, est verrouillé. On va vers la réélection sans coup férir d’un président sortant" peut-on lire dans le journal burkinabais Le Pays, qui ajoute que: "le régime en place au Rwanda, malgré ses dénégations a bien pris soin d’écarter tous ceux qui, à la faveur de cette élection, pouvaient mettre mal à l’aise le candidat sortant : menaces, intimidations et, pour tout dire, terreur contre les opposants."
"S’ils ne sont pas tués, ils font l’objet de poursuites judiciaires, d’emprisonnement ou de toutes sortes de tracasseries administratives pour faire reconnaître leur parti. "Tout cela se passe dans l’indifférence générale de la fameuse communauté internationale pourtant prompte à dénoncer ce genre de faits dans d’autres pays. (…) Dans ces conditions, "’homme mince" de Kigali peut casser de l’opposant comme il veut pour régner sur le Rwanda."