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Alger et la « belle » Soudanaise.

Déception, frustration, désolation… C’est ce qui se lit sur tous les visages, après la défaite de l’équipe nationale, même si celle-ci n’est  pas éliminée. Avant le match, la capitale était en effervescence, ses grands boulevards grouillant de monde dans un brouhaha indescriptible, des véhicules  tintamarrant, se frayant un passage au milieu de la foule joyeusement enflammée, des chants, des musiques à tue-tête dans tous les recoins des quartiers : Alger fêtait sa victoire avant de l’avoir remportée.

Vert, blanc, rouge  ont fait d’Alger une ville tricolore toute entière scintillant aux couleurs du drapeau national algérien … Petits et  grands, jeunes et moins jeunes, homme et femmes arboraient  le vert blanc rouge.  Une grande fête pour cet emblème qui semble n’avoir jamais été revendiqué et porté avec autant de fierté, et scandé avec des chants à la gloire de l’équipe nationale

L’Algérien, sûr  de remporter sa qualification au mondial sud -africain n’envisageait pas une seule seconde l’idée d’une défaite. La ferveur à son paroxysme,  tous et toutes  convaincus de la victoire se préparaient  à réinvestir la rue après le match.

Hélas !  La 94ème minute a brutalement refroidi l’ambiance. Mohamed, un vétéran du quartier populaire de Bab-el-Oued a  pourtant très vite retrouvé  une logique d’espérance : «  koul outla fiha kheir (« En chaque halte  il y a un bien »),   nous étions à deux minutes du Paradis, le destin en a décidé autrement… On a fait la fête trop tôt, mais rien n’est perdu. »

Les enfants qui avaient  déserté les bancs de l’école l’après-midi avant la rencontre fatidique ont quant à eux promis de garder sur eux leur tenue, jusqu'au match de barrage prévu  à Khartoum au Soudan. Les mamans ont fait la même promesse. « Le vert est la couleur de l’espoir. Nos enfants la porteront dans leur berceau et  nos ainés prieront  pour  la victoire. »,  s’exclame l’une d’elles de son balcon. « Nos véhicules garderont leurs couleurs tricolores jusqu’au jour J ! », renchérit un père de famille comme s’il fallait conjurer le sort.

 L’espoir reste vivace  tandis qu’une nouvelle se propage comme une trainée de poudre : voilà que Président Bouteflika  promet  de cinq mille à dix mille places gratuites au stade de Khartoum avec des tarifs très symboliques pour les billets d'avion.

« La nation doit se regrouper  autour de la réconciliation au ballon » ironise un étudiant.

Toute l'Algérie retient son souffle  dans l' attente de  la «  belle »  Soudanaise...

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