Israël : des déclarations contradictoires, des frappes de plus en plus meurtrières

Les gouvernants Israéliens ont soufflé dimanche le chaud et le froid. Tandis que le ministre de la Défense, Ehud Barak, laissait entendre que la fin de l’offensive était proche, le Premier ministre Ehud Olmert déclarait que celle-ci allait se poursuivre, même si les objectifs avaient été quasiment atteints. Dans le même temps, des unités de réservistes étaient envoyées vers Gaza. Au 16ème jour des frappes, selon un dernier bilan au moins 889 Palestiniens ont été tués, dont 275 enfants, et plus de 3.620 blessés depuis le début de l’offensive.

Des déclarations contradictoires qui pourraient être le signe de difficultés rencontrées par l’armée israélienne sur le terrain. Elles témoignent en tout cas d’une confusion au sommet dans la conduite des opérations.

Malgré la puissance de feu et les nombreuses destructions, les tirs de roquettes n’ont toujours pas cessé sur les villes israéliennes proches de Gaza. Une demi-douzaine ont encore atteint dimanche des villes israéliennes dont celle de Beersheba, à 42 kilomètres de Gaza, faisant des dégâts mais pas de victimes.

Les chars israéliens ont avancé dans deux quartiers de la périphérie sud de Gaza-ville, Tal al-Hawa et Cheikh Ajline, provoquant la fuite de dizaines de familles. Pour justifier la terreur ainsi semée auprès de la population civile, Israël prétend faire la traque aux dirigeants et militants du Hamas qui se cacheraient dans les hôpitaux et dans les locaux des missions internationales.

L’aviation israélienne également a pris pour cibles dimanche des tunnels utilisés par les activistes pour faire parvenir des armes à partir de l’Egypte.

Une délégation de parlementaire Européens a profité de la trêve de 3H pour pénétrer dans Gaza à travers la frontière avec l’Egypte. Les parlementaires ont pu prendre la mesure des destructions causées par les bombardements. La situation est «terrifiante» a déclaré une députée sur France Info. Evoquant la rencontre avec des civils et notamment des enfants «terrorisés, mais chaleureux et rassurés de nous voir », a-t-elle raconté, s’exprimant au moment même où les frappes reprenaient.