Le pape a franchi le triste mur de séparation pour se rendre en Cisjordanie

Sixième jour du pèlerinage en Terre sainte de Benoît XVI. Le pape a franchi le triste mur de séparation pour se rendre à Bethléem. Benoit XVI il a dit une prière pour la levée du blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza et a critiqué la construction de la barrière de béton entre Israël et la Cisjordanie.

"M. le président, le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de vos ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l'intérieur de frontières internationalement reconnues", a-t-il souligné, en présence de président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Accueillant le pape, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé l'occupation israélienne qui "dans cette Terre sainte (...) continue à construire des murs de séparation". "Au lieu de construire le pont qui peut nous relier, ils (les Israéliens, ndlr.) utilisent la force de l'occupation pour contraindre musulmans et chrétiens à émigrer." M. Abbas a également affirmé qu'il était "grand temps de mettre fin aux souffrances" palestiniennes.

Le souverain pontife a justement eu quelques mots pour cette souffrance. "Je sais combien vous avez souffert et continuez de souffrir en conséquence de la tourmente qui affecte cette terre depuis des décennies", a-t-il dit. Il a néanmoins tenu a évoquer le "terrorisme", appelant les jeunes palestiniens à "avoir le courage de résister à toute tentation de recourir à des actes de violence".

Lors d'une messe en plein air devant plusieurs milliers de Palestiniens sur la place de la Crèche, devant la basilique de la Nativité, à Bethléem, le pape a également fait part de sa solidarité avec les habitants de la Bande de Gaza, où plus de 1.150 personnes ont été tuées dans la récente offensive israélienne de décembre-janvier contre le Hamas, rapporte l’agence AP.

S'adressant aux pèlerins dans l'assistance originaires de l'étroite bande côtière, il a évoqué son "chagrin pour les pertes, les épreuves et les souffrances" endurés par les Gazaouis. "Soyez assurés de ma solidarité avec vous dans l'immense travail de reconstruction qui s'annonce et de mes prières pour que le blocus" auquel est soumise la bande de Gaza soit "bientôt levé".

Israël avait fait un geste à l'occasion de la venue du pape en autorisant près de 100 membres de la petite communauté chrétienne de Gaza à se rendre en Cisjordanie via le territoire israélien.

Selon AP, lors d'une visite un peu plus tard au camp de réfugiés palestiniens d'Aïda, Benoît XVI a critiqué la barrière de séparation construite par Israël en Cisjordanie. "Dans un monde où les frontières s'ouvrent aux voyages, au commerce et à la culture, il est tragique de voir s'ériger des murs", a-t-il déploré. "Nous prions pour un arrêt des hostilités qui ont conduit à la construction de ce mur", a-t-il ajouté.

Israël affirme que la barrière qui s'étend sur des centaines de kilomètres constitue une mesure de sécurité visant à prévenir l'infiltration de terroristes. Mais les Palestiniens dénoncent cet ouvrage qui empiète sur le territoire de la Cisjordanie, les privant ainsi d'une partie des terres qu'ils revendiquent pour la création d'un futur Etat.