Le pilonnage israélien sur la bande de Gaza redouble d’intensité. Plus de 800 morts.
L’offensive israélienne sur Gaza entre dans sa troisième semaine. Le nombre de morts, dont de nombreux civils et notamment des enfants, approche le millier. Les tractations diplomatiques engagées au Caire peinent à parvenir à un cessez-le-feu.
La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat est restée lettre morte. Israël a décuplé sa puissance de feu sur la bande de Gaza. Les pilonnages aveugles de l’armée israélienne provoquent un carnage sans précédent.
L'aviation a même largué des milliers de tracts sur Gaza-ville avertissant la population d'une prochaine "intensification des opérations".
L'armée "va bientôt intensifier ses opérations contre les tunnels, les dépôts d'armes, et les terroristes dans toute la bande de Gaza", a affirmé l'armée dans les tracts en arabe.
Les tirs de roquettes n’ont pas cessé pour autant. Les groupes palestiniens en ont tirés une dizaine, qui ont fait quatre blessés.
Samedi, huit membres d'une même famille, dont un enfant de 12 ans, ont été tués dans des bombardements à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, selon une source médicale palestinienne et une victime. L'armée israélienne a démenti avoir tiré dans ce secteur.
Au total, 28 personnes ont trouvé la mort, notamment dans le nord où les combats les plus violents opposent les troupes israéliennes aux combattants du Hamas, a affirmé le chef des services d'urgence palestiniens Mouawiya Hassanein. Un responsable militaire du Hamas, chargé des tirs de roquettes, a notamment été tué à Gaza.
L'offensive israélienne a coûté la vie à 828 Palestiniens, dont 235 enfants et 98 femmes et des dizaines d'autres civils, et fait plus de 3.350 blessés depuis son lancement, selon le dernier bilan fourni par Mouawiya Hassanein.
Trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'opération "Plomb durci", selon l'armée israélienne.
Sur le front humanitaire, l'Agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé une imminente reprise de la distribution d'aide humanitaire, partiellement suspendue jeudi.
"Alors que les opérations militaires entrent dans leur troisième semaine, la situation des civils devient de plus en plus précaire", a réaffirmé le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué publié à Genève.
Un million de personnes vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours qui risquent de s'arrêter en cas de manque d'essence, selon l'ONU.
Pendant ce temps, la diplomatie poursuivait ses efforts pour mettre fin à la guerre, en particulier au Caire où une délégation du Hamas devait faire part aux autorités égyptiennes de ses "remarques" sur une initiative de sortie de crise du président Hosni Moubarak.
Pour sa part, le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé, lors d'une conférence de presse, que l'initiative égyptienne constituait "un mécanisme" permettant l'application de la résolution, soulignant que quiconque la rejetait serait "responsable (...) de l'effusion de sang".
Il a exhorté le Hamas à accepter "sans hésitation" le plan égyptien et a également appelé au déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza, chargée de protéger les civils.