Lula da Silva: Pas de paix entre Israël et la Palestine sans concession politique!
A l'issue de sa rencontre mercredi à Brasilia avec son homologue israélien, Shimon Peres, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a indiqué qu'aucune paix n'est possible entre Israéliens et Palestiniens sans concession politique et qu'il propose son aide pour les négociations.
M. Lula a souligné à la presse au palais d'Itamaraty, où est situé le ministère brésilien des Relations extérieures, que la visite de M. Peres constitue une "opportunité extraordinaire" pour renforcer les relations d'amitié entre le Brésil et Israël.
Il a rappelé que le diplomate brésilien, Oswaldo Aranha, était président de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1947 au moment où la décision de créer un état israélien a été prise. Il a également souligné que les ambassadeurs de son pays à Paris et à Hambourg ont sauvé des douzaines de juifs du génocide pendant la Deuxième guerre mondiale.
La paix au Moyen-Orient ne sera réalisée que par le biais du dialogue, a-t-il souligné, et le Brésil condamne tous les actes de terrorisme d'où qu'ils viennent.
"Il n'y aura pas de paix sans concession politique. Les coûts sont élevés, mais les Israéliens et les Palestiniens ne doivent pas avoir peur de la création de la paix", a-t-il ajouté.
M. Peres est le premier président israélien à effectuer une visite au Brésil depuis 40 ans.Cette visite a été décidée avec la volonté du pays de l'Amérique du Sud d'agir en tant que médiateur pour faciliter le processus de paix.
Le président israélien est arrivé au Brésil une semaine avant la visite du président de l'Autorité nationale palestinienne, Mahmoud Abbas, et deux semaines avant celle du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.
A un journaliste israélien qui lui demandait pourquoi il accueillait M. Ahmadinejad, ennemi juré d'Israël, le président brésilien a répondu que la paix ne se réaliserait au Moyen-Orient que par des discussions avec toutes les forces politiques et religieuses dans cette région.
M. Lula a rappelé qu'il a visité Israël en 1993 en tant que président du Parti des travailleurs brésiliens (PT) et qu'il s'était entretenu avec M. Peres, l'année suivante, il avait rencontré en Tunisie feu le président palestinien, Yasser Arafat. Il a estimé que la paix sera réalisée grâce au prestige de ces deux meneurs.
"Actuellement nous avons seulement 50%, nous n'avons plus Arafat, nous avons donc besoin de plus de négociations. Nous n'avons pas de droit de veto et pouvons parler à qui peut dire au moins un mot, une virgule pour aider à la création du processus de paix", a-t-il précisé.
M. Peres a remercié la bonne volonté du Brésil de s'engager dans les négociations et souligné le rôle que le président Lula peut jouer comme un leader reconnu dans le monde.