deferl.jpg

Egypte: "On ne veut plus de pharaons!" La déferlante met Moubarak au pied du mur

A l'heure où ces lignes sont écrites, une marée humaine déborde du centre du Caire en direction du Palais présidentiel. Des rassemblements de grande ampleur sont signalés à Alexandrie, deuxième ville du pays. C'est la huitième journée de manifestation qui pourrait avoir mobilisé plus d'un million de personnes, selon la chaine de télévision Al Jazira.

Les correspondants de presse présents au Caire décrivent "une place Tahrir noire de monde", malgré les dispositifs mis en place pour empêcher l'afflux de manifestants vers la capitale. La situation a visiblement atteint un point de non-retour, dont l'issue est difficilement envisageable hors du départ immédiat du président Moubarak.

La première coordination des mouvements d'opposition, conduite par Mohamed El Baradeï selon des sources concordantes, subordonne toute négociation au départ du président Moubarak.

Pour l'heure ce dernier et son exécutif gardent le silence, tandis que l'armée ne paraît pas décidée à tirer sur les manifestants. Celle-ci serait même positionnée en retrait des grands rassemblements. Les observateurs s'attendent à ce qu'elle prenne en charge la transition vers la démocratie.

L'institution pourrait déposer le Rais dans les prochains jours, voire les prochaines heures, sous le conseil des Américains soucieux de prendre de vitesse les Frères musulmans qui tentent de se positionner à l'avant garde du mouvement.

En attendant, les égyptiens disent haut et fort, et dans l'ordre et la dignité: "On ne veut plus de pharaon". La déferlante met Moubarak au pied du mur.