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Hosni Moubarak s'accroche au pouvoir contre la volonté de la rue

Dans une langue de bois soigneusement travaillée, Hiosni Moubarak s'est adressé mardi dans la soirée aux égyptiens pour annoncer son intention de rester jusqu'aux prochaines élections auxquelles il ne se représentera pas, mais non sans réaffirmer son autorité.

Le Rais a longuement accusé des"forces qui ont semé la zizanie en incitant au pillage et en attaquant les biens privés et publics".

Hosni Moubarak a ouvertement désigné ces mêmes"forces qui, selon lui, ont refusé le dialogue". Le président s'en tient finalement toujours à cette thèse fumeuse du complot d'agitateurs contre le reste des Égyptiens qu'il appelle à "protéger le territoire".

Au bout du compte, Moubarak a servi à un peuple bouillonnant de colère un discours surréaliste, donnant le sentiment qu'il n'a pas pris la juste mesure de la situation insurrectionnelle.

Goutte qui va sans doute faire déborder le vase: Moubarak annonce qu'il reste et promet de garantir "la transition" et des réformes constitutionnelles. La réponse de la rue ne va pas tarder, sans doute toujours plus ferme pour sceller définitivement le sort du Rais.

Les premières informations en provenance de la place Tahrir, dans le centre du Caire, indiquent que la tension monte à nouveau. Un seul mot d'ordre: Moubarak dégage! Les manifestants projetteraient désormais de marcher sur le palais présidentiel vendredi prochain.

La Maison Blanche qui a gardé le silence dans un premier temps à fini par juger que la déclaration du président égyptien est "importante, mais pourrait ne pas suffire". Soucieux d'adapter leur position à l'évolution du rapport de force, les Etats-Unis semblent désormais résolus à prendre en compte la volonté de la rue.