la situation empire de jour en jour... (DR)

L’Irak à feu et à sang…

Tandis que le pays continue à sombrer dans le chaos sous pression des troupes de l'Etat islamique (EI), la classe politique s’enlise dans des tractations devant déboucher sur la désignation par le parlement d’un président de la République qui désignera à son tour un premier ministre.

Le nouveau Parlement issu des élections d'avril a ouvert mardi 1er juillet sa session inaugurale, mais sans déclencher le processus. La séance a été ajournée et une nouvelle date est fixée pour les jours prochains.

Bien qu’arrivé en tête du scrutin, l’actuel premier ministre, Nouri Al-Maliki, ne serait vraisemblablement pas reconduit selon des sources concordantes. Son maintien serait contesté y compris au sein de la coalition chiite. Son troisième mandat serait compromis.   

Sur le terrain, la situation empire de jour en jour, les troupes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), engagés dans les combats en Syrie et en Irak, crient victoire. Estimant qu’ils sont à l’apogée de leur progression sur le territoire, ils ont annoncé dimanche 29 juin le rétablissement du califat (régime politique islamique) sur l’Irak et la Syrie. Il instaure « l’Etat islamique », couronnent un « calife » dénommé Abou Bakr Al-Baghdadi. Ce dernier était « commandeur des croyants » depuis la création de l’EIIL en avril 2013. Il est désormais en théorie le chef suprême de tous les « djihadistes » à travers le monde.

La construction hâtive de EIIL va à n’en point douter déclencher des tensions et des dissidences et s’effondrer comme un château de cartes avec la contre-offensive de l’armée irakienne. D’autant que les anciens baasistes (sunnites) qui se sont alliés à l'EIIL n'admetteront probablement pas de se soumettre au calife proclamé et sous un régime politique inattendu. Al Qaida et ses filiales pourraient aussi se détourner de cette aventure et contribuer à un isolement progressif des hordes sanguinaire d’Abou Bakr Al-Baghdadi.

Le spectre de l’éclatement du pays hante la classe politique irakienne et ses alliés. Israël soutient en revanche l’indépendance du Kurdistan.