Moines de Tibéhirine : les juges français sur la trace de témoins mis en cause par des repentis du GIA
Par N.TPublié le
Dans une commission rogatoire internationale (CRI) adressée aux autorités algériennes, les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux qui enquêtent sur l’assassinat des sept moines de Tibéhirine, demandent à l’Algérie d'identifier une vingtaine de témoins et à entendre Abderrazak El-Para, mis en cause par des repentis du GIA dans l'enlèvement des religieux, rapporte mercredi 1er février l'AFP.
Un repenti, Redouane Kechniti, cite ainsi les noms d'un "groupe de geôliers" au lieudit Tala Es-Ser, où les moines auraient, selon lui, été détenus, indique l’AFP. Un autre repenti dit dans son audition qu'Abderrazak El Para, un temps présenté comme responsable du GIA, faisait partie du groupe ayant acheminé les moines jusqu'à proximité de Tala Es-Ser et qu'avec un certain Abou Loubaba, "ils étaient en possession des passeports de certains des otages".
Selon la même source, les juges souhaitent avoir des informations sur l'identité de l'émissaire du GIA venu le 30 avril 1996 avec un message de l'émir du GIA, Djamel Zitouni, et une cassette audio contenant un message lu par les moines. Deux témoins français affirment qu'il s'agit d'un ancien chauffeur de l'agence française de développement à Alger.
Marc Trévidic et Nathalie Poux précisent également à l’Algérie les conditions dans lesquelles ils voudraient exhumer et autopsier les têtes des moines à Tibéhirine avec deux médecins légistes, un expert en empreintes génétiques et un photographe de l'identité judiciaire.
Les sept moines ont été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le GIA de Djamel Zitouni avait revendiqué leur enlèvement et leur assassinat. Seules leurs têtes avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne...