Florence Hartmann sortie de la cellule d'isolement de la prison Scheveningen
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Florence Hartmann a enfin pu quitter sa cellule d'isolement de la prison hollandaise où elle était la seule femme à être enfermée dans ce quartier de haute sécurité, une aile réservée aux criminels de guerre, jugés et condamnés par Tribunal pénal international pour l'ex Yougoslavie (TPIY).
Cette ancienne porte-parole de la procureure Carla del Ponte entre 2000-2006, et correspondante dans les années 1990 du journal le Monde lors de la guerre en Europe du sud-est , Florence Hartmann avait été condamnée par le TPIY en 2009 à verser une amende de 7000 €, commuée deux ans plus tard à sept jours de prison. L'écrivaine était privée de liberté pendant la manifestation à la Haye lors du jugement du criminel Karadzic.
Un "mur vivant"
Poursuivie pour avoir révélé dans son livre intitulé "Paix et châtiment" (2007) deux décisions tenues secrètes du Tribunal international ainsi que les documents belgradois qui ont servi pour le procès de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic. Florence Hartmann avait mis au jour la preuve de l'implication directe de la Serbie dans le génocide de Srebrenica en 1995.
Cette condamnation avait scandalisé de nombreux défenseurs des droits humains, qui avaient d'ailleurs signé une lettre de soutien, rejoints par plusieurs journalistes et militants démocratiques yougoslaves.
Un "mur vivant" avait été formé par les mères de Srebrenica présentes à la Haye pour soustraire la journaliste aux méthodes musclées des policiers qui l'encadraient. Les conditions de détention de Florence Hartmann étaient inhumaines, avec un isolement complet sous une lumière persistante et les claquements incessants du guichet de la cellule.