Leïla Trabelsi Ben Ali se confie au Parisien Aujourd’hui en France
Par yazPublié le
Dans une interview exclusive accordée au journal Le Parisien, Leïla Ben Ali, née Trabelsi, l’épouse du président tunisien déchu, revient sur les circonstances de leur fuite hors du pays, sur la réputation qui lui est faite et sur les excellentes relations qu’entretenait son époux avec les autorités françaises.
« Il y a eu un acharnement contre nous, des mensonges, des faux témoignages.. », déclare d’emblée Leïla Trabelsi, pour justifier la publication de son livre « Ma Vérité » Ed. du Moment.
Selon elle, la chute du régime de Ben Ali était tout simplement « un coup d’Etat orchestré, téléguidé, préparé », mais dont elle dit ignorer «les commanditaires ».
« Nous sommes partis sans bagages, ni argent, ni passeport… » dit-elle à propos des conditions de leur départ, soutenant qu’il ne s’agissait pas d’une fuite, mais d’une suggestion du chef de la sécurité présidentielle, « le temps que le calme revienne… »
Chirac et Sarkozy très élogieux, Frédéric Mitterrand soutien inconditionnel...
Ben Ali n’aurait jamais donné l’ordre de tirer sur les manifestants, affirme Leïla Trabelsi, pour preuve : «l’avocat de mon mari a demandé que les enregistrements des communications entre le président et les ministres de l’Intérieur et de la Défense soient remis à la justice. Etonnamment, le gouvernement transitoire a refusé d’accéder à cette demande… »
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy étaient très élogieux envers son mari et son régime, confie-t-elle. Mais Sarkozy aurait semble-t-il fait faux bond aux derniers instants. «J’ai été déçu qu’il n’affiche pas son soutien au moment de notre départ. Il a même laissé dire que la France refuserait de nous accueillir sur son sol alors qu’il n’en a jamais été question», regrette l’épouse du président déchu. « Le seul à nous avoir soutenus jusqu’au bout, c’est Frédéric Mitterrand (ministre de la Culture de Sarkozy, ndlr) », reconnaît-elle.
« Je suis une fille du peuple. Mon quotidien était consacré aux œuvres caritatives et sociales. A côté de cela, j’ai fait en sorte d’aider mes proches à mieux vivre, c’est vrai (…). Ce qu’on oublie aussi, c’est que j’ai aidé des gens que je ne connaissais pas (..) Si je me suis rendue coupable d’une faute à l’égard d’une personne, je lui demande pardon », conclut Leïla Trabelsi avant de dire quelques mots sur l’état de santé (excellent) de son mari.