Algérie: la fin programmée de la médecine gratuite, une entreprise de démolition sociale
Par N.TPublié le
Fini la médecine gratuite en Algérie… le gouvernement envisage de liquider ce dernier acquis social en avançant sans surprise l’argument de la nécessaire réduction des dépenses publiques, suite à la chute du prix du pétrole.
Pour l’heure, point d’annonces claires, mais des propos lapidaires et confus dans la bouche des ministres des finances et de la santé. C’est le brouillard. Mais une chose au moins est sûre, ce nouveau chantier de casse est bel et bien ouvert et dans une précipitation irresponsable. Le gouvernement Sellal est apparemment pressé de tailler dans les dépenses sans garantir au préalable la protection sociale des millions de patients algériens démunis ou aux revenus modestes.
Le 4ème mandat entérine la liquidation du secteur public de santé….
Dans le secteur public de santé fortement délabré les moyens font déjà cruellement défaut, notamment pour les thérapies lourdes. La prise en charge correcte est un parcours de combattant, une épreuve de patience, et dans le pire des cas un jeu de loterie. De plus, «il y a une gabegie, la médecine gratuite profite aux gens qui ont des entrées dans la santé», dénonce le professeur Nacer Djidjelli, président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaire, cité par le journal El Watan.
La médecine privée est en revanche devenue un marché florissant. De nombreux praticiens spécialistes qui font grassement leur beurre auprès des nantis et des nouveaux riches ne se gênent pas non plus pour dépecer les patients aux petits budgets dans la détresse.
Les algériens continuent à payer le prix d’une incroyable régression du secteur public de santé. Le 4ème mandat de Bouteflika entérine sa liquidation progressive à la faveur d’une libéralisation chaotique de l’économie nationale. Une vaste entreprise de démolition sociale.