Algérie : Le pouvoir refuse la levée de l’état d’urgence
Par N.TPublié le
L'État d’urgence sera maintenu en Algérie. Le gouvernement a rejeté encore fois les appels lancés par la société civile pour la levée de cette mesure. C’est le vice-premier ministre, Nourdine Zerhouni, qui est revenu à la charge pour appuyer son successeur à la tête du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales.
«L'État d’urgence ne sera pas levé», a catégoriquement tranché l’ancien numéro deux du gouvernement Algérien, en marge de la clôture de la session parlementaire d’automne tenue mercredi 2 février 2011. Pourquoi? Il a avancé comme motif la menace terroriste qui plane toujours sur la capitale. Selon lui, L'État d’urgence n’a pas été instaurée pour restreindre les libertés, mais pour permettre une coordination entre les forces de sécurité et l’armée.
Au sujet de la marche du 12 février à l’appel la coordination nationale pour le changement et la démocratie, M. Zerhouni réitère que le gouvernement ne va pas l’autoriser. «Cette interdiction est justifiée par la volonté de L'État d’éviter de nouveaux dérapages», précise-t-il.
«Nous avons tiré les leçons de la marche du 14 juin 2001», a déclaré l’ancien ministre de l’intérieur faisant allusion à la marche qui avait été organisée par l’Aarouchs (coordination des comités des villages en Kabylie) sévèremenr réprimée par les forces de l’ordre.
La coordination nationale pour le changement et la démocratie ne compte pas faire marche arrière pour autant. Malgré la position de l’Etat, le président de la ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) assure que la marche aura lieu avec ou sans autorisation.
Cette marche du 12 février pourrait bien être le point de départ d’un large mouvement de contestation du pouvoir, à l’image des évènements de Tunisie et d'Égypte.
Sans surprise, et tout comme les autres gouvernements de pays arabes, le pouvoir algérien fait la sourde oreille devant les revendications citoyennes à plus de démocratie et de liberté. Il joue avec le feu.