Marseille: un rapport interne au Parti Socialiste épingle Jean-Noël Guerini
Par yazPublié le
C'est un gros pavé dans la marre... Chargé de la rédaction d'un rapport sur le fonctionnement de la fédération socialiste des Bouches-Rhône, Arnaud Montebourg livre un texte truffé de révélations pour le moins explosives sur les pratiques de Jean-Noël Guérini, président socialiste du Conseil général et patron de la fédération. Le texte "confidentiel " est publié par le site lepoint.fr.
"A la suite d'un voyage dans les Bouches-du-Rhône au mois de juin 2010, et particulièrement à Marseille, il m'a paru nécessaire de relater et de transcrire certaines pratiques incompatibles avec l'idéal socialiste et en infraction directe et frontale avec les statuts de notre parti", explique d'entrée Arnaud Montebourg.
Ce dernier décrit un système caractérisé par "une démocratie pluraliste inexistante, la violation des statuts et l'auto-proclamation d'un «président » de Fédération, un système de pression féodal reposant sur l'intimidation et la peur".
L'argent public pour faire pression
Selon Montebourg, "tout le système fédéral est construit autour de la domination du Conseil général sur le parti. Le Conseil général, machine à distribuer des postes d'élus ou d'employés, est utilisé comme instrument clientéliste".
L'objectif étant "d'asseoir sans partage le pouvoir de son président sur le parti, sur les autres collectivités locales, que ce soit l'agglomération marseillaise ou, jusques et y compris, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur"
Le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, exercerait ainsi des pressions sur le reste des élus de son camp. "L'argent public y est notoirement utilisé pour faire pression sur les élus socialistes afin de s'assurer de leur soutien sans faille -pour ne pas dire leur docilité- quand il ne s'agit pas de leur silence", selon Montebourg.
Le même Jean-Noël Guérini, conserverait "un contrôle sans limite sur le parti". La majorité des sections marseillaises seraient dirigées par des employés du Conseil général, "substituant aux règles de pluralisme appartenant à la tradition du parti, celle d'un clientélisme féodal où la soumission et le culte du chef ont désormais cours : 13 des 18 secteurs marseillais sont directement contrôlés de cette façon".
Menaces et "hommes apeurés"
Montebourg relate des faits révélateurs d'un système carrément mafieux: "un élu résistant aux méthodes du président m'a fait part de faits de menaces physiques et d'intimidations de la part d'un homme armé se présentant comme défenseur des intérêts du président du Conseil général".
"Un haut fonctionnaire du Conseil général des Bouches-du-Rhône a expliqué à l'un de ses collègues et confident qu'il avait lui même été menacé ainsi que son épouse et ses enfants, parce qu'il avait refusé de suivre certaines procédures peu orthodoxes. A chaque fois ce sont des hommes apeurés qui s'expriment, ce point m'ayant sensiblement frappé"
L'auteur de ce rapport explosif suggère enfin au Premier secrétariat "de saisir le Bureau National d'une mise sous tutelle de la Fédération emportant destitution de droit des dirigeants actuels de la Fédération des Bouches-du-Rhône".