LGV : Avec Carole Delga, 43 parlementaires de la région Occitanie écrivent au Premier Ministre Edouard Philippe

A l'initiative de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, 43 parlementaires de la région ont interpellé aujourd'hui le Premier Ministre Edouard Philippe dans un courrier l'alertant sur la nécessité de voir se réaliser les deux Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan.

On avait bien vu, semaine après semaine, que Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée montait au créneau, face au président Emmanuel Macron et son gouvernement sur des sujets allant de la baisse de la DGF de l’Etat pour les collectivité territoriales, à la mise en suspens des LGV sur ce territoire, en passant par la réforme de la taxe d’habitation a priori dommageable pour les finances des collectivités locales.

Concernant la LGV, la dernière vidéo postée en sa faveur sur la page Facebook de la Région Occitanie est signée par l’un des frères Pourcel, en l’occurrence Laurent :

On sait maintenant que 43 parlementaires de la région ont interpellé avec la présidente Carole Delga, le Premier Ministre Edouard Philippe, dans une missive datée du 2 novembre 2017, au sujet de cette urgence impérieuse : la nécessité de voir se réaliser les deux Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan.

Voici in extenso le courrier en question, courrier dont vous pouvez retrouver tous les noms des parlementaires signataires en cliquant ici :

« Monsieur le Premier Ministre,

Le 4 juillet dernier, votre discours de politique générale prononcé devant l’Assemblée nationale invitait à une large réflexion collective sur l’avenir des transports français et mettait l’accent sur l’enjeu du désenclavement des territoires.

A cette occasion, vous avez annoncé l’élaboration d’une nouvelle grande loi d’orientation. Nous, Parlementaires d’Occitanie Pyrénées/Méditerranée réunis aux côtés de la Présidente de Région, souscrivons pleinement à cette impérieuse nécessité d’avoir, 35 ans après la LOTI, un nouveau cadre de programmation des investissements pour les transports de demain. Cette loi devra, selon nous, être guidée par un principe fondateur : l’égalité de nos concitoyens face à la mobilité, et son corollaire, la correction des inégalités entre les territoires.

Depuis 1990, l’Occitanie a connu une croissance démographique exceptionnelle avec plus d’un million de nouveaux arrivants. Aujourd’hui, elle reste la région la plus attractive de France (+ 52.000 habitants par an) générant des besoins de mobilité toujours plus importants. Paradoxalement, elle a souffert sur la période d’un manque d’investissements de l’Etat en faveur de ses infrastructures de transports, particulièrement ferroviaires.

Ainsi, les Lignes à Grande Vitesse (LGV) traversent la France des Régions mais s’arrêtent aux portes de l’Occitanie. Aujourd’hui, sur l’ensemble de la population métropolitaine située en train à plus de 4 heures de Paris, 58% habitent dans notre région. Le réseau national ferroviaire, qui chemine dans nos 13 départements, est saturé sur ses grands axes (notamment littoral et étoile toulousaine) et dégradé sur les lignes d’aménagement du territoire. Le constat vaut également pour le réseau routier. Les liaisons de train de nuit entre Paris et l’Occitanie ont pour certaines été supprimées, pour d’autres sont en grande difficulté.

Le temps est venu de rétablir une plus grande justice territoriale et une solidarité nationale pour "la France des éloignés". C’est pourquoi nous demandons, en priorité, la réaffirmation de l’engagement de l’Etat à la réalisation des deux LGV entre Bordeaux et Toulouse et Montpellier et Perpignan dans la future loi de programmation. Ce ne sont pas des projets nouveaux et 142 millions d’euros ont déjà été investis depuis 10 ans.

Cet engagement conforterait la priorité que nous partageons donnée aux transports du quotidien : faire le choix des TER, c’est faire le choix des LGV en Occitanie. En effet, leur mise en service est l’unique option pour libérer des sillons et désaturer les lignes existantes permettant ainsi à la Région d’augmenter la fréquence des TER en heures de pointe. Les LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan amélioreront la vie quotidienne de 6 millions d’habitants ; elles répondront à leurs besoins de déplacement, tant vers Paris, Lyon, Marseille ou l’Europe que pour leurs trajets intra-régionaux de tous les jours.

L’effet grande vitesse irriguera l’ensemble des territoires, de Nîmes à Montauban, de Cahors à Tarbes, en passant par Béziers, Narbonne, Carcassonne, Foix, Auch ou encore Albi. Les arguments de poids sont encore nombreux et vous connaissez leur pertinence : pour l’environnement (fret et report modal), pour l’attractivité de notre pays, pour les relations avec l’Espagne qui a inauguré la LGV Madrid-Barcelone-Figueras en 2013, pour la transformation urbaine de nos villes, pour la compétitivité de nos territoires.

C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous attendons aujourd’hui un signal fort de votre part en faveur de ces deux grands projets. A nos côtés, les forces vives d’Occitanie, usagers, salariés, entrepreneurs, élus, sont largement mobilisées, soutenues par une population excédée qui patiente depuis de trop longues années (88% d’avis favorables aux deux LGV selon un sondage du 4/10/2017 paru dans la presse quotidienne régionale).

Reste la question financière. Face à la nécessité d’une maitrise de la dépense publique, des ressources financières nouvelles proposées par les Régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine sont, depuis début septembre, à l’étude au Ministère des Transports. Elles permettraient de financer plus de 60% des deux projets, les 40% restants étant répartis entre les interventions de l’Union européenne, de l’Etat et des Collectivités.

Ces dernières ont déjà confirmé la poursuite de leurs efforts budgétaires pour les réalisations des deux lignes. Mais ces efforts importants ne trouveront leurs concrétisations sans un engagement de l’Etat qui soit à la hauteur des enjeux. Monsieur le Premier Ministre, cette future loi que nous serons amenés à discuter dans les prochains mois ne doit pas être celle des territoires oubliés mais bien celle d’une nouvelle France des mobilités qui a retrouvé le chemin de l’égalité. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération. »

Un sujet qui sera sans nul doute évoqué, comme beaucoup d'autres, ce vendredi 3 novembre 2017 au cours de l’assemblée régionale plénière que vous pouvez suivre en direct live vidéo ici :