95 % des exportations de pétrole de la Syrie vont vers l'UE (DR)

L'UE durcit les sanctions contre la Syrie: embargo sur ses exportations de pétrole

Face à la répression qui n'en finit plus en Syrie, faisant encore sept morts pour la seule journée de jeudi 1er septembre, l'Union européenne a décidé de durcir ses sanctions en décrétant, vendredi 2 septembre, un embargo sur les importations de pétrole syrien. La mesure n'entrera en vigueur que le 15 novembre pour les contrats en cours.

"Compte tenu de la gravité de la situation en Syrie, le Conseil [qui représente les vingt-sept Etats de l'UE] a décidé aujourd'hui de renforcer les sanctions à l'encontre de ce pays et d'imposer un embargo sur les importations de pétrole syrien vers l'UE", a déclare un communiqué.

Cette décision a été annoncée alors que les ministres des affaires étrangères européens participent à une réunion informelle à Sopot, en Pologne, vendredi et samedi. Les Etats-Unis, qui n'importent pas de pétrole syrien, ont eux aussi décrété un embargo à valeur symbolique.

L'Italie, qui reçoit 30 % des importations européennes de pétrole syrien, a toutefois demandé un délai "technique" de quelques semaines, jusqu'à la mi-novembre, pour permettre à ses entreprises de se conformer aux sanctions.

Environ 95 % des exportations de pétrole de la Syrie approvisionnent les pays de l'Union européenne. Les exportations de pétrole représentent entre un quart et un tiers des recettes du pays et 75 % des recettes d'exportation, soit 3,8 milliards de dollars. La mesure d'embargo est donc supposée mettre sérieusement en difficulté le régime de Bachar al-Assad.

Le groupe français Total a assuré se conformer à l'embargo européen. "Bien évidemment, Total se conforme aux sanctions. Total a cessé tout achat de brut et de produits pétroliers à la Syrie", a déclaré une porte-parole.

L'Union européenne a par ailleurs décidé d'interdire l'octroi de visas à quatre hommes d'affaires accusés de financer le régime de Bachar Al-Assad, ainsi qu'à trois entreprises, dont une banque. Cette interdiction pesait jusqu'ici sur cinquante personnalités, dont trois responsables iraniens, et huit entreprises ou organisations syriennes. Un gel des avoirs syriens a également été décidé. Ces deux mesures entreront en vigueur samedi, rapportent les agences AFP et Reuters.