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Mali: confusion autour de l’information sur la mort du chef terroriste islamiste Abou Zeid,

Selon le journal El Khabar dans son édition de samedi 2 mars, les services de renseignements algériens auraient dentifié l'arme personnelle, mais pas le corps présenté comme celui d'Abdelhamid Abou Zeid. Le Quai d’Orsay ne confirme pas la mort de ce dernier. L’inquiétude grandit sur le sort des otages français détenus par les djihadistes.

Les officiers qui "traquaient depuis des années Abou Zeid, ont authentifié son arme qui était en possession des Français, mais ils n'ont pas été en mesure d'identifier formellement le cadavre supposé être celui de ce responsable d'AQMI", indique le journal.

Citant un haut responsable de la sécurité algérienne, le journal précise que "ni les forces françaises, ni maliennes, n'ont pu identifier le corps retrouvé après de violents combats avec des membres d'AQMI dans les montagnes des Ifoghas".

Il souligne que "la confirmation de la mort d'Abou Zeid reste suspendue aux résultats des tests ADN", pratiqués jeudi en Algérie sur deux membres de sa famille.

"Prêcher le faux pour connaître le vrai..."

Pour Matthieu Guidère, professeur d'islamologie à l'université Toulouse 2 cité par Le Monde, la mort du djihadiste reste "hypothétique" tant qu'elle n'est pas confirmée par un réseau islamiste. Selon lui, cette mort signifierait la "fin officielle" d'AQMI mais pas de la mouvance djihadiste au Sahel "qui s'est fragmentée".

"Déjà il y a deux versions : une où il a été tué dans un bombardement français, une autre où il a été tué dans un accrochage avec les Tchadiens il y a une semaine. Ensuite, ni AQMI, ni une brigade concurrente, ni Al-Qaïda centrale, ni aucun réseau islamiste n'ont confirmé l'information. Or l'expérience montre que les djihadistes ne cachent jamais leurs morts et en font immédiatement un martyr", explique-t-il.

Selon lui, "la source initiale de l'annonce de la mort, ce sont les renseignements algériens. Il est tout à fait possible qu'on soit dans une opération où on prêche le faux pour connaître le vrai. L'objectif serait d'obliger Abou Zeid à communiquer pour démentir sa mort auprès des autres chefs djihadistes et ainsi relocaliser sa piste grâce aux moyens de surveillance. Les Américains ont utilisé cette technique en Afghanistan pour éliminer des numéro deux ou trois d'Al-Qaïda: on annonce leur mort pour les faire sortir du bois et ensuite on leur envoie un missile d'un drone".