A l'issue du traditionnel débat de l'entre-deux-tours, les Français sont maintenant appelés aux urnes pour le 2nd tour de cette élection, ce dimanche. (DR)

Présidentielle 2012 : le choc Hollande-Sarkozy a bien eu lieu...

Les électeurs passionnés par les traditionnels débats télévisuels de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle (ils devaient être 20 millions devant leur téléviseur ce soir) n'ont pas pu être déçus à l'issue de ces quelques trois heures de débats particulièrement intenses.

Que leur vote penche plutôt d'un côté ou plutôt de l'autre, ou à l'inverse, vers aucun des deux, les électeurs-spectateurs n'ont pas pu ne pas observer que François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP), les deux candidats encore à lice, se sont livrés corps et âme dans ce débat, cette confrontation qui s'est annoncée très chaude dès le premier quart d'heure, chacun de ces deux hommes politiques forts d'une expérience politique riche de plusieurs dizaines d'années, s'évertuant, de façon plus ou moins réussie selon les séquences, à ne pas lâcher un pouce de terrain à leur adversaire directe. Chacun reprenant les propos de l'un jugés non-exacts par l'autre, à l'instar de la bataille des chiffres menée sur l'augmentation du nombre de chômeurs en France (+ 422 000 durant le quinquennat du président sortant, selon Nicolas Sarkozy lui-même) ou sur celui du nombre d'immigrés qui entrent légalement chaque année (180 000, toujours selon le Président sortant).

Au-delà de ces variations de chiffres qui seront vérifiées et revérifiées par la presse, d'ici la trêve de cette campagne du second tour qui interviendra vendredi soir à 00h00, les électeurs-téléspectateurs ont pu également découvrir un François Hollande parfaitement à l'aise dans ses habits de potentiel futur Président de la République, tandis que Nicolas Sarkozy pouvait sembler bien malmené par la stratégie de son concurrent qui a mis un point d'honneur, comme fil rouge de ce débat, à pointer du doigt le bilan du quinquennat conduit par le Président sortant. A l'opposé, Nicolas Sarkozy n'a pas lésiné sur les moyens pour instiller l'idée que François Hollande souffrirait en plus de son manque d'expériences à des fonctions nationales et internationales, un « menteur », un « petit calomniateur », en multipliant la répétition de termes empruntés dans ce champ lexical du mensonge. Ce que François Hollande a inébranlablement souligné, bien déterminé à ne pas se laisser marcher sur les pieds, tout en conservant calme, sérénité et tenacité.

Un bras de fer très intense

Sans rentrer dans le détail des nombreuses répliques incisives échangées de part et d'autre à un ryhtme particulièrement soutenu, telles que celles-ci de François Hollande (« vous avez voulu passer pour une victime », « avec vous, c'est très simple, ce n'est jamais de votre faute », « vous êtes toujours content de vous ») ou celles-ci de Nicolas Sarkozy (« ce n'est pas le concours de la petite blague », « quand on cautionne des outrances, c'est qu'on a tord, qu'on n'a pas la force de le dénoncer »), des répliques que chaque citoyen peut (re)voir intégralement ici sur le site de France 2, il apparaît évident que ce débat désiré et attendu par tous à bien mis en scène les spécificités personnelles et programmatiques, sur des thèmes aussi divers et variés que l'éducation nationale, le pouvoir d'achat, l'emploi, la retraite, l'Europe, le mode de gouvernance présidentiel, ou l'immigration, dont on remarquera simplement, pour ce dernier thème, qu'elle n'a été traitée qu'en fin de débat.

A trois jours du scrutin, il revient à chaque électeur de prendre la décision de son vote en son âme et conscience, maintenant que les deux candidats encore en lice se sont directement confrontés. Notons simplement ici cette autre évidence importante à la compréhension de toutes les dimensions de ce débat, alors que Nicolas Sarkozy, avait annoncé, plus tôt dans la campagne qu'il allait « exploser » François Hollande, notamment à l'occasion de ce grand débat de la campagne présidentielle : le choc Hollande-Sarkozy a bien eu lieu. Mais pas vraiment dans le sens de ce qu'espérait Nicolas Sarkozy...

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