Algérie: les habitants du sud tentent de faire barrage à l’exploitation du gaz de schiste
Par N.TPublié le
«Non au gaz de la mort !», «Non à l’extermination du Sud algérien !», «Oui aux énergies propres !», «Oui au solaire et au thermique !» Les habitants de la ville d’In Salah, wilaya (département) de Tamanrasset, dans le sud du pays, expriment leur opposition à l’exploitation du gaz de schiste.
Engagé les derniers jours de l’année 2014, le mouvement se poursuit. Les habitants n’ont pas hésité à bloquer plusieurs routes, ainsi que l’accès au plus grand champ gazier du pays, le fameux PK 35, rapporte la presse algérienne.
En visite dans la région la semaine dernière, le ministre de l’Energie aurait refusé d’écouter les citoyens en colère, révoltés par le sous-développement de leur région qui produit pourtant la richesse du pays.
«On pompe le gaz à In Salah, et il s'en va à l'étranger. On pompe l'eau à In Salah, et elle va vers Tamanrasset. On pompe l'électricité à In Salah, et elle va vers les autres wilayas. Le pire, c'est que lorsque la demande est trop forte, les délestages ont lieu à In Salah qui subit pourtant les températures les plus élevées du pays», ont-ils dénoncé devant la presse.
Les présidents des associations locales de protection de l'environnement ont fustigé l’attitude « hautaine » du ministre, qui est « arrivé et est parti comme un voleur".
La campagne anti-gaz de schiste s’empare des réseaux sociaux
« Au lieu de fructifier la terre pour la faire respirer de ses fruits et de ses légumes.....Certains fracturent ses entrailles pour la rendre définitivement stérile et empoisonner ceux qui vivent dessus. NON au Gaz de Schiste !. NON ! », écrit, sur sa page Facebook, Amina Bouraoui, militante du mouvement Barakat (ça suffit) qui s’était fortement opposé au 4ème mandat de Bouteflika, affrontant la répression aveugle de la police.
Les commentaires, nombreux, des internautes saluent la mobilisation des habitants d’In Salah et les encouragent. Ceux-ci sont en tout cas déterminés à faire barrage aux forages, vécus comme un véritable saccage de leur environnement, alors même que la région est déjà laissée à l’abandon.