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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo ne désarme pas, son camp accuse la France «d’occupation coloniale»

La France a pris le contrôle de l’aéroport d’Abidjan a annoncé dimanche 3 avril l’état major de l’armée. Les soldats présents sur place ont par ailleurs été renforcés de deux compagnies, portant les effectifs de Licorne environ 1 500 hommes. Nicolas Sarkozy tient une « réunion de crise » à l’Elysée.

«Nous estimons que cette force agit en Côte d'Ivoire comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat, car le mandat de l'ONU ne donne pas autorité à Licorne d'occuper l'aéroport d'un Etat souverain», a déclaré Toussaint Alain, conseiller de Mr Gbagbo lors d'une conférence de presse à Paris.

La rébellion, c'est une «coalition de mercenaires et de soldats européens et américains [qui] bénéficient de l'appui logistique, du renseignement de Licorne», a-t-il jugé. «C'est l'armée française qui s'est mise au service de la rébellion, (...) l'armée française est devenue une force supplétive de la rébellion», a-t-il insisté.

«Nous croyions avoir à faire à une rebellion de Ouattara (...) en réalité la Côte d'Ivoire est engagée dans une guerre contre l'armée française. Nous souhaitons interpeller l'opinion française et internationale sur les agissements de l'Etat français qui sera responsable, coupable de la guerre civile», a ajouté Mr Toussaint.

L'assaut final contre le palais et la résidence présidentielle où est supposé se trouver Laurent Gbagbo n'a toujours pas eu lieu. Le président sortant résiste farouchement, malgré son isolement total. Il lance des appels à la mobilisation pour faire barrage à l’offensive de l’armée d'Alassane Ouattara. Le rapport de force est en faveur de cette dernière, qui n’en reste pas moins sous le coup de graves accusations de massacres collectifs de civils.