La presse évoque le voile comme motif de discrimination dans le monde du travail (DR)

Le port du voile suscite des remous surprenants dans la société marocaine

Le port du voile motif d’interdiction d’entrée à la piscine d’un club privé suscite des commentaires dans la presse marocaine qui parle de « discrimination ». L’histoire qui défraie la chronique a eu lieu sur la célèbre corniche de Casablanca, à l’entrée du Tahiti Beach Club (TBC ).

Un couple accompagné de ses deux enfants veut faire trempette dans ce lieu huppé, au plus fort de l’été. Polis, mais non moins fermes, les agents de sécurité s’y opposent. Révolté, le couple demande à voir les responsables de l’établissement.

«J’ai été reçu par la gérante de l’établissement dans son bureau. Cette dernière m’a affirmé que le voile est formellement interdit au club et que c’est le règlement depuis longtemps », raconte madame, cité par le journal en ligne yabiladi.com.

« quand j’ai demandé pourquoi cette fixation sur le voile, on m’a répondu : c’est comme ça ! », ajoute-t-elle.

« Il s’agit d’un cas tout à fait normal pour nous car nous avons l’habitude de ce genre de situation », aurait confié la gérante du club, au journal lesoir-echos.com, expliquant qu’elle ne fait « qu’appliquer un règlement qui date de longtemps.»

Des cas de « discrimination au travail… »

Révolté, le couple convoque un huissier pour constater les faits. Monsieur appelle son avocat et le charge de déposer sur l’heure une plainte pour « discrimination ».

L’acte « anticonstitutionnel » serait passible d’une amende « de 1200 à 50000 dirhams » et d’un emprisonnement pouvant «aller d’un mois à deux ans de prison», aurait précisé un magistrat « anonyme » au journal lesoir-echos.com.

Yabiladi.com révèle à son tour que deux de ses journalistes voilées se sont également vues refuser l’accès au TBC sans raison valable. Et de conclure : « le port du hijab est en train de devenir une véritable problématique sociétale dans notre pays »

Le site évoque l'affaire de la journaliste Nadia Lyoubi dont l’apparition sur la chaîne 2M « avait fait grand bruit ».

La discrimination au travail de jeunes femmes voilées ferait par ailleurs l’objet de nombreux témoignages, selon le même site.