France: la politique dans le caniveau
Par N.TPublié le
Que n’a-t-on pas dit à propos de la prestation, mercredi 3 mai, de Marine Le Pen, candidate de l’extrême-droite, face à Emmanuel Macron fondateur du mouvement « En marche » ?
Que n’a-t-on pas dit de son ignorance crasse des enjeux économiques et financiers auxquels est confronté son pays, de son incapacité à formuler la moindre feuille de route digne d’intérêt, de son enfermement dans les raisonnements haineux à l’égard des étrangers, de ses invectives, de ses sarcasmes, de ses quolibets de mauvais goûts…
Une représentation honteuse des millions d’électeurs qui lui ont fait confiance, qui sont, en partie non négligeable, des citoyens dans le désarroi, laissés-pour-compte de la désindustrialisation et du recul social, faciles à duper, à piéger dans les filets d’une démagogie rodée et des plus cyniques. Lamentable !
Que n’a-t-on pas dit aussi à propos de son adversaire, le surprenant Macron homme-fusée qui a contribué à mettre hors jeu les partis traditionnels et à bouleverser la donne sur le terrain électoral ?
Cet enfant chéri des oligarques et des magnats de la finance, produit parfait d’une communication politique au top, aux dossiers soigneusement travaillés, à la gestuelle parfaitement étudié, au discours lisse, qui ne s’est pas emporté, n’a trébuché qu’une ou deux fois sous les accusations d’obscurs liens avec les islamistes, notamment…
La voie lui est désormais grande ouverte pour mener la mission dont il est investi : bidouiller le code du Travail, imposer la précarité comme seul et unique moyen de lutte contre le chômage de masse, marginaliser les syndicats et faire la part belle au patronat qui se réjouit de son ascension.
On a probablement tout dit de ce spectacle au summum de la médiocrité, mais reste sûrement encore l’essentiel, ce qu’il révèle de l’état de la France : l’effondrement de sa classe politique, la déroute de ces partis Républicains, en panne d’hommes d’Etat, leur impuissance à nourrir des espoirs, à cristalliser l’adhésion aux valeurs fortes, à empêcher la résurgence de vieux démons…
En un mot et un seul : la régression ! Une incroyable régression qui précipite la politique dans le caniveau.