A Argelès-sur-Mer le 18è Festival du Livre de la Mer a fait une large place au patrimoine local

18è Festival du Livre de la Mer à Argelès: le patrimoine à l'honneur

La 18è édition du Festival du Livre de la Mer et de la Montagne s’est déroulée ce week-end des 29 et 30 septembre, à Argeles-sur-Mer, à la salle Buisson, qui proche de l’hôtel de ville va bientôt en recevoir les services.

Décédé en 2017, le mythique président de l’association « Argelès Livre de la Mer », l’immense poète André Vinas, le créateur du Festival qui l’avait animé pendant 16 ans, n’en était pas moins présent dans toutes les mémoires de ceux, officiels et public encore présents cette année dans cette grande et belle salle Buisson.

 

C’est le fils d’Anré, Vincent Vinas, qui a ouvert le 18è Festival et a rappelé l’œuvre de son père, éminemment culturelle, qui doit perdurer dans son esprit et ses contenus, soutenue qu’elle est par la municipalité d’Argelès et la Région Occitanie, représentée par son élu à la Culture, M.Guy Esclopé.

L’après-midi de samedi des conférences-débats s’est alors ouvert par la lecture de poèmes d’André Vinas sur la mer, lus par  une proche amie, Sylvia Chaban.

      Après elle, François Brun a maintenu son public dans le milieu marin, avec un exposé sur l’exploration sous-marine et les premières photos  prises sous scaphandre par Louis Coutant, puis dans un caisson étanche et enfin avec le scaphandre autonome de Cousteau et recycleur sans bulles. Un dernier détail a été évoqué par François Brun qui va sortir en novembre un livre sur « les phares  et feux », avec les ancres de bateaux qui, en se plantant, arrachent les bancs de posidonies, si précieuses pour l’écosystème de la vie sous-marine.

  

Retour sur terre, avec Jean-André Magdalou qui lui, a mis en valeur toute l’importance de « la réserve  de la vieilles forêt naturelle de hêtres de Massane ». Vieille de plus de 15000 ans, ses 330 ha, non exploités et  bien préservés aujourd’hui, contiennent 8000 espèces animales, dont 4800 d’insectes et  1700 de coléoptères (plus que dans toute la Grande-Bretagne). La forêt de Massane, milieu complexe, est une sorte de laboratoire aujourd’hui, qui sert à mesurer les effets, parfois inquiétants,  des changements  imatiques actuels.

Les « Amis du Miguel Caldentey » nous ont ramenés sur l’eau, avec la « restauration des barques catalanes à voiles latines et de la goélette Miguel Caldentey », le seul bateau de 11m, en restauration sur la Méditerranée.  L’association qui œuvre pour ce patrimoine cherche à tous prix à sensibiliser les jeunes, avec des bateaux plus légers, de style Optimist.

 

La cheville ouvrière de l’association du Livre de la Mer, Jean Surjus, grand amateur de voyages et d’aventures, a terminé l’après-midi, en évoquant le « Rêve Latécoère » avec les hydravions transatlantiques géants-qui ont donc traversé les océans- et dont Saint-Laurent-de-la-Salanque, possédait une base, réduite aujourd’hui à un seul quai.

 

Un public fidèle, attentif et participatif

 

          Marc Renault, l'incontournable et fidèle présentateur des invités du Festival

 

Le cycle de conférences a repris le dimanche après-midi, avec Bernard Rieu, élu à Argelès, chargé du patrimoine, de la catalinité et de la culture, qui a présenté « les avancées de l’archéologie et de l’histoire sur le territoire d’Argelès ». Ont alors défilé tous ceux qui ont marqué ce territoire de leur empreinte, comme les Wisigoths, les Sarrasins,  les Carolingiens, dans le cadre de la vallée de la Massane, du massif des Albères et ce jusqu’aux fouilles qui ont été faites sur le terrain avant la construction du lycée Bourquin et où l’on a trouvé 2000 silos datant du 7è au 11è siècle. L’histoire du Roussillon se retrouve alors sur ce site majeur de découvertes.

 

   

Le public était alors invité par Marc Renault, le présentateur en chef, à entrer sur un terrain plus vivant et contemporain, avec Angela et Pierre Mamier, venus de Frontignan, pour parler d’un « Exil vécu », c’est-à-dire celui d’Angela, que les hasards de la vie,  ont fait passer (légalement, en 1987) les frontières de la Roumanie du dictateur Ceaucescu, pour rejoindre son mari en France. Et le couple d’évoquer tout ce qu’a impliqué cette arrivée en Normandie, humainement, culturellement et professionnellement, avant de participer à un autre exil peu banal, celui des premiers tsiganes roumains arrivés en Normandie en 1989 et pour lesquels leur compatriote interprète, après l’intervention de Bernard Kouchner, continue à nourrir un vrai respect pour ce peuple nomade, auquel  la poétesse franco-roumaine a dédié un volume de poésies.

          

Allaient suivre deux artistes patentés en art photographique venus de Vauvert dans le Gard, Didier Leclerc et Jean-Paul Rouvier, qui ont échangé sur la façon de saisir la réalité par la photo et de questionner cette dernière, dans l’espace et le temps, avant d’inciter le public à réfléchir sur la provenance de l’image, sur qui l’a faite et les manipulations qu’on peut en faire.

  

Les chanteurs et danseurs catalans, de St Génis des Fontaines, toujours aussi colorés et joyeux, ont brillamment clôturé ce 18è Festival du Livre de la Mer.