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France: l'affaire présumée d'espionnage chez Renault se dégonfle étrangement

Dans un entretien accordé vendredi 4 mars au quotidien Le Figaro, Patrick Pélata, n°2 de Renault, reconnaît l’existence de «doutes» dans l’affaire présumée d’espionnage et affirme que la firme est prête à en «tirer toutes les conséquences jusqu'au niveau le plus haut».

«Soit nous sommes face à une affaire d'espionnage et un cadre de la direction de la sécurité protège sa source envers et contre tout. Soit Renault est victime d'une manipulation dont on ignore la nature mais qui pourrait prendre la forme d'une escroquerie », a déclaré au Figaro Patrick Pélata.

«Dans cette hypothèse, si tous les doutes sont levés, nous proposerons la réintégration des trois cadres et, dans tous les cas, Renault sera très attentif à réparer toute injustice», a-t-il ajouté.

Le directeur général de Renault affirme enfin que «quand l'enquête sera terminée», le groupe en tirera «toutes les conséquences jusqu'au niveau le plus haut de l'entreprise, c'est-à-dire jusqu'à moi»..

Pour que ce genre d’affaire ne se renouvelle pas, «on a décidé de repasser toutes nos procédures au peigne fin. Nous avons déclenché un audit interne sur le fonctionnement de tout notre système de sécurité», a indiqué Patrick Pélata.

Le Dg de Renault reconnaît par ailleurs des «erreurs» dans la conduite de l’enquête. «Nous avons commis une erreur en n'impliquant pas la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) plus tôt», a-t-il dit.

Selon une source proche de l'enquête, citée par la presse, les enquêteurs de la DRCI n’auraient retrouvé «aucune trace de comptes en Suisse» sur lesquels les cadres incriminés auraient été rémunérés. La source évoque la possibilité de communication à la firme de faux numéros de comptes.

Le groupe Renault a licencié en janvier trois de ses cadres sur la base de lettres anonymes les accusant d’avoir divulgué des informations confidentielles contre rémunération sur des comptes ouverts à l’étranger.

L’enquête confiée à la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) n’a pas permis à ce jour de découvrir les comptes bancaires en question, supposés se trouver en Suisse et au Liechtenstein.

Intervenant vendredi matin sur la radio RMC, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde a dit vouloir tirer «toutes les conséquences» de cette affaire d'espionnage.

«Ce qui compte aujourd'hui, c'est d'arriver à la vérité, qu'on y arrive rapidement et que si les soupçons étaient infondés, justice soit rendue, confiance soit restaurée et réparation soit payée», a dit Christine Lagarde.