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Levée prochaine de l’état d’urgence en Algérie: l’opposition prend acte, mais ne désarme pas

L’opposition  en Algérie n’y croit pas trop. La déclaration du président Abdelaziz Bouteflika sur la levée de l’état d’urgence est loin d’apaiser la tension au sein de la société civile.

Devant la  pression de la  rue, le chef  de l'État a convoqué, jeudi 3 février, un  Conseil  des ministres où il a chargé son gouvernement d’élaborer les textes législatifs concernant la levée  de l’état d’urgence, principale revendication de la société civile.

Cependant, la coordination nationale pour le changement et la démocratie compte aller  jusqu’au bout.  Elle promet de maintenir la marche du 12 février 2011. «Il n’est pas  question de  faire marche- arrière», déclare le président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, Mustapha Bouchachi.

«Même si nous considérons que cette annonce est positive, nous maintenons la marche du 12 février. Pour nous, la levée de l’état d’urgence n’est pas une fin en soi. Nous voulons passer d’une démocratie de façade à une véritable démocratie. Notre ambition : la liberté, la démocratie et la dignité»,  précise Mr Bouchachi.

Même son de cloche chez les autres syndicats. «La décision prise lors de la dernière réunion,  tenue vendredi 28 janvier, sera  maintenue», a réitéré Rachid Maalaoui, secrétaire général du Snapap et l’un des initiateurs de la manifestation.

De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne décolère pas. Il a qualifié l’annonce du président de la république sur la levée de l’état d’urgence de «manœuvres dangereuses». Pour le parti de Saïd Sadi, il s’agit tout simplement de «provocations» visant à «créer la diversion». Le  parti d'pposition appel à la mobilisation de toute la société our la marche du 12  février. Selon lui, les décisions du gouvernement sont loin de garantir l’ouverture du champ politique et médiatique. La preuve est que les manifestations sont toujours interdites à Alger.

L’opposition veut saisir cette opportunité et jouer toutes ses cartes afin d'aboutir à un changement du système. Elle considère que la levée de l’état d’urgence est un début de  victoire, mais estime qu'il faut continuer le combat.

La question de l’état d’urgence a sérieusement embarrassé le pouvoir algérien. Le président de  la  République a désavoué son gouvernement. A peine vingt quatre heures après la déclaration du vice-premier ministre assurant le maintien de l’état d’urgence,  le chef  de l’Etat a promis la levée de cette mesure qui n'a plus de raison d'être pour la majorité des Algériens.