Algérie: le gouvernement se promet d’endiguer l’hémorragie de devises
Par N.TPublié le
Contraint par la chute du prix du pétrole, seule source de richesse du pays, le gouvernement Algérien envisage de réduire les importations dont le volume a triplé en dix ans. Le ministre du commerce, Amara Benyounès, a annoncé dimanche 4 janvier un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur.
Les instructions seraient venues de Bouteflika en personne, qui aurait demandé la constitution d’un groupe de travail chargé de « suivre d'une manière rigoureuse, précise et permanente toutes les transactions qui concernent le commerce international afin de limiter l'évasion des capitaux vers l'étranger ».
Le budget adopté la semaine dernière prévoit des importations pour plus de 65 milliards de dollars contre 20 milliards de dollars en 2005.
L’importation tourne en effet à plein régime, favorisant l’émergence de lobbys, devenus de redoutables groupes de pression sur les pouvoirs publics et dont la jonction avec une partie de la classe politique régnante s’est accrue sous les trois premiers mandats de Bouteflika.
Le pouvoir algérien est aujourd’hui au pied du mur. Il lui faut parvenir à une réduction sensible des importations sans pour autant paralyser l’économie. « Il est hors de question de réduire l'importation des produits essentiels sur l'année 2015 » car « le programme d'investissements dans le secteur public ou privé nécessite l'importation d'un certain nombre d'équipements et de matières premières pour faire fonctionner les projets », a déclare le ministre du commerce.
Il lui faut surtout démêler un écheveau de réseaux d’intérêts, de corruption et de pillage organisé des ressources en devises.
Un tissu composé de 300.000 importateurs sur les 760.000 entreprises…
Amara Benyounès a enfin découvert que « la vraie solution réside pour l'Algérie dans la diversification de son économie à travers la relance des secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme ».
Problème, et non des moindres : comment construire « une économie de substitution aux hydrocarbures avec un tissu composé de 300.000 importateurs sur les 760.000 entreprises recensées en 2012 ? », s’interroge le président d’une association patronale, Mohand Saïd N'Ait Abdelaziz cité dimanche par le quotidien El Watan.
L'Algérie tire du pétrole plus de 95% de ses recettes extérieures et la fiscalité de l'or noir représente 60% de son budget.
La Chine, avec 7,44 milliards de dollars, a conservé en 2014 la première place de, fournisseur de l'Algérie, devant la France (5,89 mds), suivie de l'Espagne (4,60 mds), de l'Italie (4,54 mds) et de l'Allemagne (3,44 mds).