Comme dans un moulin… des militants de Greenpeace pénètrent dans des centrales nucléaires françaises
Par N.TPublié le
C’est le scandale du jour qui sème la panique jusqu’au sommet de l’Etat français et tombe surtout plutôt mal en plein débat sur la sûreté du nucléaire qui anime la pré-campagne des présidentielles : des militants de Greenpeace ont osé et ont apparemment réussi à s’introduire dans des centrales nucléaires au nez et à la barbe des hommes chargés de la surveillance des installations.
Les militants écologiques ont même réalisé l’opération spectaculaire de déploiement de banderoles sur deux sites nucléaires, Chinon en Indre-et-Loire et Blayais en Gironde. L’ONG affirme de plus que certains de ses militants seraient « cachés » dans d’autres sites depuis lundi 5 décembre et qu'ils se déplaceraient à l’intérieur « sans être repérés ».
Les militants de Greenpeace se sont introduits lundi 5 décembre au matin dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) et ont également tenté de s'introduire dans les sites de Blaye (Gironde) et de Cadarache (Bouches-du-Rhône), mais sans y parvenir a précisé la gendarmerie, cité par l'AFP.
Panique dans les cabinets ministériels et dans les couloirs de l’Elysée : le ministère de l’Intérieur a aussitôt ordonné une fouille «approfondie» de toutes les centrales et installations nucléaires. Selon son porte-parole: «aucun moment, l'intégrité des installations nucléaires n'a été mise en péril».
"Si l'enquête confirme, cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnement et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a reconnu pour sa part Eric Besson, ministre de l'industrie, sur les ondes de la radio France Info.
«On ne peut pas permettre que n'importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire», a commenté Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, Interrogé par BFMTV-RMC, assurant qu'il faudrait "tirer les conséquences" de cette intrusion et "réfléchir à la sécurisation" de ces sites.
EDF (Electricité et Gaz de France) a tenté de banaliser l’évènement, assurant que les hommes chargés de la surveillance avaient bel et bien repéré les intrus, saisissant aussitôt qu’il s’agissait de «militants pacifiques».
«Cette intrusion n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, ni sur la sécurité des personnes présentes sur le site», a déclaré la direction du groupe, citée par l’AFP.
Dans un communiqué, Greenpeace rappelle que "le gouvernement, en charge de la sécurité des sites nucléaires, se targue d'avoir des plans à toute épreuve pour sécuriser le parc atomique français, tels que l'intervention d'avions de chasse en maximum quinze minutes sur tous les sites nucléaires, la présence continue d'un peloton spécial de gendarmerie sur chacun des sites, des dispositifs de radar aérien de détection au-dessus de certaines installations, une double clôture électrifiée et une vidéo surveillance autour de chacun des sites, un espace aérien interdit au-dessus des sites, ou encore un accès soumis à 'autorisation spéciale'…"
Il faut croire que ce n’est manifestement pas le cas. L’ONG vient de balancer un gros pavé dans la marre, donnant du grain à moudre aux écologistes qui commençaient justement à avoir un peu de mal à décoller dans les sondages. Par ricochet, l’affaire va s’en doute également gêné aux entournures les socialistes dont les positions sur le nucléaire restent ambigües.