Ahmed Ouyahia, premier ministre algérien (DR)

L'Algérie justifie la présence de membres de la famille Kadhafi sur son territoire

Montrée du doigt par la direction politique de la rébellion libyenne et par la France en particulier pour avoir offert l'asile à des membres de la famille de Mouammar Kadhafi, l'Algérie se justifie officiellement par la voie de son premier ministre Ahmed Ouyahia.

Dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture de la session d'automne du Conseil de la Nation (chambre haute du parlement), ce dernier a expliqué que les proches de l'ex-dirigeant Libyen ont été accueillis à titre "humanitaire" et qu'ils sont désormais "sous la responsabilité des Algériens".

L'Algérie, a-t-il poursuivi, "a une histoire, des traditions et une civilisation et la Libye, pays frère, a un peuple avec une histoire ancestrale, un peuple voisin avec qui nous partageons un passé glorieux et un avenir radieux", précisant qu'il "existe des cas humanitaires que l'Algérie a traités".

M. Ouyahia s'est interrogé sur les motifs qui ont suscité de vives réactions suite à cette affaire. Selon lui, "des responsables d'autres pays " ont déjà été accueillis sans pour autant déclencher un tel tollé au plan médiatique.

M. Ouyahia a évoqué les membres de la famille de l'ex-président Irakien Saddam Hussein, ainsi que le cas de Ben Ali qui se trouve actuellement en Arabie Saoudite.

L'épouse de Mouammar Kadhafi, Safia, sa fille Aicha et de ses fils Hannibal et Mohamed accompagnés de leurs enfants qui sont entrés en Algérie à travers les frontières algéro- tunisiennes, le 29 août. L'Algérie en avait informé l'ONU, le Conseil de sécurité et le Conseil national de transition libyen (CNT).

L 'Algérie a assisté à la conférence tenue jeudi 1 aout à Paris sur la situation de la Libye post-Kadchafi qui avait rassemblé une soixantaine de pays. Selon son ambassadeur en France, dans une déclaration faite la veille sur les ondes de la radio Europe 1, le pouvoir algérien devrait reconnaître officiellement le CNT libyen après la formation d'un gouvernement "représentant toutes les régions".

Les Algériens se sont montrés jusque-là très prudents à l'égard de la direction politique Libyenne, craignant à l'évidence d'obscures ramifications avec la mouvance islamiste et notamment les groupes armés d'Al Qaïda. Selon des sources concordantes, la fermeture des frontières avec la Libye a été décidée suite à l'infiltration d'armes en direction des groupes terroristes qui sillonnent ces zones et continuent à sévir dans le nord de l'Algérie, notamment en Kabylie.