Algérie. Mohamed Sellami, porte-fusil de la république
Par Noureddine FETHANIPublié le
Haouch Grau, dans la localité de Boufarik, recueillement sur la sépulture d'un héros de la résistance populaire armée aux hordes intégristes sanguinaires qui infestaient et endeuillaient tous les jours la région de la Mitidja.
C'est le 19 décembre 1995 que Mohamed Sellami , militant du PAGS (Parti de l'Avant-garde Socialiste) puis du mouvement Ettahadi tombait au champ d'honneur. La nature chevaleresque de Mohamed le plaçait toujours à l'endroit le plus exposé, dévoué corps et âme à une cause à ses yeux sacrée, presque indifférent à son propre sort.
La Mitidja était alors passée sous la coupe réglée des groupes islamistes armés qui y semaient le meurtre et la désolation. Mohamed Sellami y était connu comme un militant progressiste actif et très estimé. Lui et sa famille étaient les cibles des sbires du sinistre Antar Zouabri qui écumaient les lieux.
Les premiers groupes de patriotes armés...
Les Sellami, femmes et hommes, s'étaient plusieurs fois battus et avaient résisté, sans armes, à plusieurs assauts terroristes contre leur demeure et un de ses frères, lâchement attaqué, y laissera la vie.
Mohamed Sellami ne se résoudra pas aux drames qui émaillaient sa région et les siens. Fort de ses convictions républicaines, il décide d'organiser la résistance et travailla secrètement et efficacement à lever des combattants armés qui seront, avec les résistants de Kabylie et de la région de Lakhdaria, les premiers groupes de patriotes armés qui allaient se distinguer dans le combat contre les phalanges islamistes.
Sellami s'était engagé pleinement et librement dans le combat et beaucoup se sont reconnus dans l'idéal qu'il arborait. Une unité de compagnons était née qui allait considérablement contribuer à la déroute des assassins.
C'est sous les coups conjugués de ces héros déterminés et de l'armée algérienne que les assassins islamistes seront militairement défaits.
Mohamed Sellami, cet homme profondément modeste était considéré avec respect comme un modèle moral et de courage politique et physique.
Un héroïsme qui s'était révélé dans le sacrifice entier à une idée de l'Algérie, ce même héroïsme qui s'était incarné en des hommes comme ceux qui s'étaient voués à la libération de l'Algérie du joug colonial; il en avait cette foi embrasée et cette grandeur humaine.