Tunisie: les groupes armés islamistes projettent des assassinats de journalistes, d’artistes et d’hommes politiques

Les groupes armés islamistes affiliés à Al-Qaida tentent de s’organiser pour livrer une guerre à la société tunisienne. Le gouvernement Ennahda reconnait la menace et affirme que des journalistes, des hommes politiques et des artistes sont menacés.

Suite à une opération  menée samedi à Sousse (sur la côte) contre des groupes armés, la police a affirmé que l’un d’entre eux s'apprêtait à commettre un nouvel assassinat d'une "personnalité politique".

Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a par ailleurs confirmé dimanche soir l'existence de « listes de politiques, de journalistes, d'intellectuels et d'artistes » ciblés par des attentats. Selon le même ministre, « 5 000 jeunes Tunisiens ont été empêchés de partir en Syrie ».

De son côté, l'armée est toujours en opération sur le mont Chaambi, à la frontière avec l'Algérie, investi par des djihadistes. Les affrontements auraient provoqué la mort d'une dizaine de combattants salafistes. Deux militaires ont été tués.

Dimanche 4 août à l’aube, des unités spéciales antiterroristes ont eu des échanges de tirs avec un groupe armé dans la banlieue de Tunis. Six individus ont été arrêtés dont Azzedine Abdellaoui, l'un des membres présumés du commando impliqué dans l'assassinat, le 6 février, de l'opposant Chokri Belaïd, a annoncé le ministre de l’Intérieur.

Deux individus ont par ailleurs été appréhendés à la frontière avec la libye en possession d’un important stock d’armes. « Dix kalachnikovs ont été trouvées, vingt grenades, 5 RPG, 4 300 balles de 7,6 mm... », selon le ministre de l’Intérieur.

Les groupes armés sont parvenus à semer la peur dans la capitale. Les contrôles ont été renforcés autour des bâtiments jugés sensibles et les sacs sont désormais fouillés.