Mladic, le boucher des Balkans, attaque son juge
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Ratko Mladic, le général autoproclamé de l'armée serbe, actuellement jugé au TPIY de la Haye, ne s'est pas seulement contenté de refuser d'indiquer s'il plaidait coupable ou non coupable pour génocide commis par ses troupes durant la guerre en Bosnie-Herzégovine et des terribles massacres de Srebrenica de l'été 1995.
Il a à son tour commencé une attaque sans précédent. D'abord il a répété trois fois sa volonté d'avoir pour défenseurs: son avocat belgradois, nommé Milos Saljic et le juriste russe, Alexandre Mézyayev.
Le juge hollandais Alfons Orie, a plusieurs fois répondu que la demande devait être examiné par le greffe du Tribunal, qui doit rendre publique sa décision avant le 1 août. Mais le criminel a continué ses accusations, en soulignant la volonté des juges, qui selon lui, comptent lui imposer un avocat d'office, indésirable et l'empêchent de se défendre.
A part pour le génocide, Mladic qui a aujourd'hui 69 ans, est accusé aussi pour crimes contre humanité et crimes de guerre commis sur le territoire de Bosnie Herzégovine, entre 1992-1995. Durant sa première audience de comparution initiale du 3 juin, il a souhaité bénéficier d'un long délai de 30 jours, pour soi disant prendre connaissance des 11 chefs d'accusation qu'il a qualifiés d'affreux et monstrueux, avant de plaider coupable ou non.
Également accusé pour déportation, déplacements violents de civils et d'attaques de toutes sortes contre des populations non serbes, ainsi que la prise du bouclier humain, Mladic a souvent coupé la parole au juge Orie.
Avide de se défendre, le bourreau de Balkans, après avoir salué avec une arrogance visible et voulue les Mères de Srebrenica, qui ont témoigné au sujet des crimes commis sous son ordre, il a eu ces propos étonnants :
"J'ai défendu mon peuple, je suis général Mladic. Je n'ai tué personne, ni en Libye ni en Afrique. J'ai défendu mon pays"!
Nous nous demandons : contre qui? Car c'est lui qui a attaqué et exterminé les innocents civils, enfants, femmes, vieillards, habitants autochtones de Bosnie-Herzégovine.
Mladic s'est plaint plusieurs fois d'avoir froid et d'être malade et stressé (il y a de quoi) et il a exigé que les chefs d'accusation soient lus seulement en présence du maître Saljic.
Après une heure d'un dialogue jamais entendu à TPIY, le juge a fait éloigner le criminel de la salle d'audience en lui disant qu'il n'était pas nécessaire d'imposer sa volonté au Tribunal International.
Mladic a rétorqué qu'il voulait parler avec lui "d'homme à homme", mais Afons Orie lui a rappelé que ses problèmes de santé ne sont pas sous la responsabilité du jury. Le juge a ensuite pris note d'un plaidoyer de non culpabilité au nom de Ratko Mladic, selon le règlement du tribunal.
Djana Mujadzic