France : le maire de Fréjus, David Rachline du parti de Marine Le Pen (RN), est soupçonné de corruption
Par red avec agencesPublié le
Une série de perquisitions se déroule depuis mardi 4 et mercredi 5 mars 2024 à la mairie de Fréjus (Var) et au siège de sociétés liées aux marchés publics de la ville, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour "favoritisme, recel de favoritisme, corruption active et passive d’élu."
L’enquête, ouverte en janvier 2024 par le Parquet national financier (PNF), fait suite aux révélations du livre Les Rapaces (éd. Les Arènes) de la journaliste Camille Vigogne-Le Coat, publié en novembre 2023, qui accuse le maire RN David Rachline de gestion contestable.
Mardi, 40 gendarmes de la section de recherches de Marseille, accompagnés d’un magistrat et d’un expert du PNF, ont mené des perquisitions sans qu’aucune garde à vue ne soit annoncée. Ces opérations visent également des entreprises, dont la holding HDI du promoteur Alexandre Barbero, soupçonné d’être au cœur des contrats publics litigieux.
Dans un communiqué, le cabinet de David Rachline dénonce des « articles fallacieux » et un « ouvrage militant » sans fondement, soulignant que la Chambre régionale des comptes PACA n’a relevé « aucune infraction pénale » après examen des marchés publics. Un rapport définitif de cette instance doit être publié prochainement. L’équipe municipale affiche sa « sérénité », qualifiant les accusations de « calomnies » orchestrées par la journaliste.
Un train de vie disproportionné par rapport aux revenus officiels
Maire de Fréjus depuis 2014 et vice-président du Rassemblement National, David Rachline est un proche de Marine Le Pen, dont il a dirigé la campagne présidentielle de 2017. Son mandat a fait de Fréjus un symbole de la vitrine municipale du parti. Le livre Les Rapaces l’accuse d’avoir bénéficié d’avantages indus via des contrats publics attribués à des proches, notamment Barbero, et évoque des comportements inappropriés (remarques racistes, antisémitisme) lors de soirées. L’ouvrage questionne également son train de vie, jugé disproportionné par rapport à ses revenus officiels.
David Rachline rejette en bloc ces allégations, évoquant des « inventions » relayées par d’anciens collaborateurs et opposants. Son avocat a déposé une plainte en diffamation. Par ailleurs, le maire doit comparaître le 30 septembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Draguignan pour prise illégale d’intérêts liée à sa nomination à la tête de deux sociétés d’économie mixte locales.