Libye-France: L'intervention militaire s'installe dans la durée
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L'intervention militaire de la coalition en Libye devrait durer "quelques mois", estime le président français Nicolas Sarkozy, cité dans une interview exclusive avec l'hebdomadaire français L'Express à paraître mercredi. Le chef de l'État français envisage également d'organiser une "conférence des amis de la Libye" afin de préparer la transition politique libyenne.
Selon M. Sarkozy, en Libye, la situation sur le terrain "s'améliore sur le front militaire": "le Conseil national de transition est mieux organisé", les troupes de Kahdafi "reculent", les tribus "s'éloignent" du leader libyen.
"La France a souhaité l'intensification des frappes sur les objectifs militaires afin d'obtenir une véritable négociation politique et diplomatique. C'est la seule façon de contraindre le régime de Kadhafi à faire rentrer ses soldats dans les casernes", a indiqué le président Sarkozy.
"Quant au CNT (Conseil national de transition, l'opposition libyenne, ndlr), il doit continuer à s'ouvrir à tous les courants de la société. Une fois ces étapes franchies, nous laisserons les Libyens construire la nouvelle Libye", a poursuivi le président.
"Ce doit être une affaire de quelques mois", a-t-il ajouté.
Afin de préparer l'éventuelle transition politique, qui suivrait la phase de l'intervention militaire, "La France prendra dans les semaines qui viennent l'initiative d'une grande conférence des amis de la Libye, pour construire l'avenir de ce pays", a annoncé M. Sarkozy.
La conférence devrait réunir toutes les composantes politiques, "y compris, s'il le faut, des membres issus du régime de Kadhafi", mais "à condition qu'ils aient rompu avec lui et qu'ils n'aient pas de sang sur les mains", a souligné M. Sarkozy.
"Si nous voulons isoler Kadhafi et accélérer les ralliements au CNT, il faudra faire preuve d'ouverture", a-t-il expliqué.
La coalition multinationale sous tutelle de la France et le Royaume-Uni a entrepris des frappes aériennes contre l'armée libyenne depuis le 19 mars dernier, après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1973 autorisant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessous de la Libye.